Coronavirus : Au Cameroun, le ministre de la santé s'intéresse aux solutions africaines
Le ministre camerounais de la Santé, Malachie Manaouda, est rentré en contact avec l’archevêque de Douala qui est à l'origine d'un traitement qui serait capable de soigner les personnes atteintes du Covid-19. Un peu plus loin, au Bénin, un chercheur a du mal à faire accepter l’apivirine aux autorités de son pays.
On ne laisse rien au hasard. Pour faire face au Covid-19, le Cameroun n’hésite pas à aller voir du côté de la médecine "naturelle" ou "traditionnelle". Après avoir validé le traitement à la chloroquine, toujours très contesté par de nombreux médecins, Malachie Manaouda examine les traitements proposés au Cameroun et à Madagascar. Il a ainsi annoncé la nuit de mardi 28 avril sur Twitter qu'il avait envoyé le directeur de la pharmacie au ministère de la santé publique rencontrer l'archevêque de Douala, qui affirme soigner le Covid-19 à l'aide de plantes médicinales. Une affirmation qui n'a pas été prouvée par des études scientifiques.
Son collaborateur doit rencontrer le prélat, informe le ministre, pour "évaluer son process et l'accompagner sur tous les plans". Pour sa part, le patron de la santé devait recevoir dans matinée de mardi "un compatriote dans le cadre d'une liaison avec Madagascar en vue d'en savoir plus sur le produit proposé comme traitement du Covid-19". Ce traitement malgache Covid Organics est notamment fabriqué à base d'artémisia. Son attitude peut surprendre car elle tranche avec celles de certaines autres autorités sur le continent, beaucoup plus sceptiques...
Au Bénin, les mésaventures du Dr Valentin Agon
Le chercheur béninois Valentin Agon a du mal à faire accepter l’apivirine, aux autorités de son pays et à celles du Burkina Faso. Ce médicament produit au Benin et utilisé dans le traitement du VIH / Sida est en cours de test contre le coronavirus. Début Avril, alors que son inventeur, conforté, selon lui, par les bons résultats des premiers essais sur les patients-cobayes, attendait la validation du traitement, l’Agence de régulation pharmaceutique du Burkina Faso déconseillait l’utilisation de cet antirétroviral. La directrice de l’Agence, Aminata Nacoulma le jugeait “potentiellement dangereux pour les populations“.
Dans son pays d’origine non plus, le produit du Docteur Agon, bien que détenteur de 6 brevets ne reçoit pas le quitus des autorités sanitaires. Le comité scientifique chargé de valider les recherches sur le Covid-19 n’a pas été mis en place. Valentin Agon a cependant rencontré le 17 avril dernier la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Eleonore Yayi. Celle-ci a promis de rapporter le contenu de leur entretien au président béninois. Patrice Talon représente l’ultime espoir de l’homme de science.
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