Comment le confinement "stresse" les Marocains
L’être humain, par essence libre, a du mal à se faire à l’idée d’un confinement.... Et les Marocains ne dérogent pas à la règle. Achat compulsif de nourriture, surconsommation de gel hydroalcoolique, angoisse du manque... Tout cela relève du stress du confinement.
Notre monde a changé. Depuis le 20 mars dernier, le Maroc a décrété l’état d’urgence. Un confinement obligatoire : nul ne peut circuler aisément sous peine de se voir attribuer une amende. Cette décision a été appuyée par l’obligation de port du masque au risque, encore une fois, de passer à la caisse et de devoir payer 1.300 dirhams. Si les principes de base sont louables et ont été établi pour le bien des citoyens, certains ne l'ont pas compris et se sont, dans un premier temps, rués sur les attestations de déplacement dérogatoire.
Ce confinement fait peur aux Marocains, comme aux citoyens des autres pays du continent d’ailleurs. Car il s’agit d'abord d’un repos "forcé". En ville, nous ne sommes pas à la maison pour changer d'une routine à la "métro-boulot-dodo" mais pour combattre un mal, qui plus est, est invisible. le changement parfait parfois ici plus fort qu'ailleurs. Les Marocains ont pour habitude de se rassembler (cafés, invitations, famille…) et d’être démonstratifs par des embrassades ou des accolades ! A présent, ils sont obligés de se soumettre à des gestes-barrières, qui culturellement ne collent pas avec leur éthique.
Premiers symptômes...
Il y a les symptômes dont tout le monde parle en ce moment : ceux du Covid-19. Il y a aussi les symptômes du stress, du confinement. La peur, l’angoisse, la solitude, le vide… Les plus "résilients" ressentiront du stress qu’ils sauront gérer. Certains d'entre-nous, et il n'y pas de honte à avoir, nous sommes nombreux dans ce cas pourront rencontrer irritabilité, insomnies, impulsivité, déni, et même un début de dépression. Sans oublier la paranoïa qui fait basculer certains dans les théories du complot…
Le risque, et la difficulté, étant de se protéger... sans tomber dans une addiction. Ainsi, les personnes consommant déjà du tabac, de la drogue ou de l’alcool se forcent parfois à un sevrage drastique ou augmentent leur consommation. D'autres mangent à outrance ! ‘’La récompense affective de la nourriture est ressentie rapidement. Dans cette période, on a peur de manquer du sein maternel ‘’ premier, une régression au stade oral et on se rue sur la nourriture ’’, nous explique le Docteur Imane Kendili, psychiatre addictologue et auteure du livre Les drogues expliquées à mes enfants.
Les risques à se dire que "tout va bien"
Prenez la situation au sérieux ! Il ne suffit pas de dévaloriser le stress comme une simple émotion ressentie et passagère. Ce type de stress du confinement peut laisser des traces sur le long terme. Même sans antécédents dépressifs les affects anxieux peuvent s’exprimer. En ces heures sombres, l’être humain est enfermé et a peur pour sa vie. L’intérieur lui fait peur car il ne peut rien changer à la situation et ne la gère pas, et l’extérieur l’angoisse car l’ennemi est invisible, il est dans l’air !
Tous ces affects peuvent avoir des conséquences néfastes sur le psychisme : ‘’Le stress est susceptible de provoquer l'explosion des états de stress post-traumatiques dans les 6 mois à venir’’, assure le Docteur Kendili. Pour éviter de tomber dans cette "panique" générale, il faut savoir s’occuper agréablement. Les personnes confinées doivent se concentrer sur ce qui leur fait du bien : musique, lecture, sport, peinture, pâtisserie, travail… Nul ne sait mieux que la personne concernée. A vos loisirs ! D'intérieur...
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