Burundi : L'ancien président Pierre Buyoya est mort des suites du Covid-19
L'ancien président du Burundi Pierre Buyoya (1987-1993 et 1996-2003) est décédé, à Paris, à l'âge de 71 ans des suites du Covid-19.
Triste nouvelle. Pierre Buyoya n'est plus. L'ancien Haut représentant de l'Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel "avait été hospitalisé mercredi de la semaine passée (9 décembre, ndlr) dans un hôpital de Bamako où il avait été placé sous respirateur", a précisé un membre de sa famille.
Alors que son infection au coronavirus s'est développée, Buyoya "a été évacué sur Paris hier", jeudi en début d'après-midi. "Il est décédé dans une ambulance qui l'amenait dans un hôpital parisien pour des soins", détaille sa famille.
En octobre, Buyoya avait été condamné à la prison à perpétuité dans son pays pour l'assassinat en 1993 de son prédécesseur Melchior Ndadaye. Mais l'ex-président avait dénoncé "un procès politique mené de manière scandaleuse" et avait démissionné fin novembre de son rôle d'envoyé spécial de l'UA pour "laver (son) honneur".
Un Tutsi issu d'un milieu modeste
Buyoya, Tutsi issu d'un milieu modeste, a d'abord fait sa carrière dans l'armée avant de devenir président à la suite d'un coup d'Etat contre Jean-Baptiste Bagaza, lui-aussi un Tutsi, sur fond de grogne dans l'armée. Pendant son premier mandat, il s'emploie à ouvrir l'espace démocratique au Burundi, un processus qui débouche en 1993 sur l'élection à la tête du pays de Melchior Ndadaye, premier président démocratiquement élu du Burundi et premier hutu à accéder au pouvoir. Les Hutu représentent environ 85 % de la population du Burundi.
Il revient au pouvoir en 1996, encore à la faveur d'un coup d'Etat, et alors que le Burundi est plongé dans une guerre civile meurtrière. Il signera en 2000 les Accords d'Arusha, qui visent à mettre un terme à la guerre civile (300.000 morts entre 1993 et 2006), et quitte le pouvoir en 2003 conformément à ces accords.
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