Au Sénégal, la césarienne fait reculer la mortalité maternelle
Même si la lutte contre la mortalité maternelle avance au Sénégal, les femmes meurent (encore) en donnant la vie.
Le Sénégal continue de lutter à bras-le-corps pour réduire la mortalité maternelle. Si la santé représente à peine 10 % du budget global du Sénégal, loin des objectifs que le pays s'était fixés (15% des dépenses de l'Etat), plusieurs initiatives commencent à porter leurs fruits. "La gratuité de la césarienne nous a beaucoup aidés à réduire le taux de mortalité maternelle dans le pays", annonce le ministre de la santé, Abdoulaye Diouf Sarr.
Dans une interview accordée au quotidien sénégalais Le Soleil, le ministre assure que le pays "enregistre de bons résultats dans la lutte contre la mortalité maternelle". Une bonne nouvelle quand on sait que le Sénégal n'a pas pu atteindre les objectifs 4 et 5 du millénaire de l'ONU, qui consistaient à réduire de trois quarts la mortalité maternelle et de deux tiers la mortalité infantile avant 2015. "Nous pouvons aussi associer la baisse de la mortalité néonatale et infantile des enfants âgés de zéro à 5 ans à la gratuité de leur prise en charge médicale", renchérit Diouf Sarr.
Des disparités régionales
Mais même si la mortalité maternelle continue de chuter au Sénégal, la situation reste inquiétante : chaque jour, 4 femmes perdent la vie en donnant la vie. Alors que 8 femmes sur 10 voient une sage-femme ou un infirmier au moins une fois pendant leur grossesse, elles ne sont que 40 % à effectuer les quatre visites recommandées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le poids de la tradition n'arrange pas les choses : dans les zones reculées, la plupart des femmes accouchent chez elles. En cas de complication, il est souvent difficile de les emmener à l'hôpital, d'autant plus que le pays fait face à une pénurie d'urgentistes et de travailleurs de santé.
Le coût de l'accouchement est aussi un frein pour plusieurs femmes, alors que "la majeure partie des décès maternels sont évitables" rappelle l'OMS. Reste à espérer que le ministère de la santé lève les obstacles qui empêchent l'accès aux services de soins.
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