Au Maroc, le Sida fait encore des ravages chez les usagers de drogues
Au Maroc, on estime qu'environ 8 % des usagers de drogues injectables sont séropositifs. Mais comment le Royaume freine la transmission du VIH/Sida ? AlloDocteurs.Africa vous dit tout.
Ce sont des progrès à peine croyables : Deux tiers des personnes vivant avec le VIH au Maroc ont enfin accès à un traitement. Si la rédaction d'AlloDocteurs.Africa salue cette avancée, d’autres chiffres montrent que l’épidémie du VIH/Sida est loin d’être terminée : près de 25% des personnes séropositives ne le savent même pas et environ 70% des nouvelles infections au Royaume concernent les populations clés (les homosexuels, les usagers de drogue injectable, les travailleuses du sexe, les migrants et les détenus).
Aujourd'hui, près de 8 % des usagers de drogues injectables (des drogues liquides ou mélangées à un liquide avant d'être injectées à l'aide d'une seringue) sont séropositifs. Pour les atteindre, l’Association marocaine de lutte contre le Sida (ALCS) a lancé, en 2009, un programme de réduction des risques.
Des résultats convaincants
Pour le moment, le programme de réduction des risques concerne les usagers de drogues injectables au Nord du Maroc, notamment à Tanger, Tétouan et Nador. Dans cette région mondialement connue pour son haschich cultivé dans les montagnes du Rif, la consommation d'héroïne est assez récente et en progression exponentielle, selon les experts. Rien qu'à Tétouan, ville de 380.000 habitants, on estime qu'il y aurait plusieurs milliers de fumeurs et d'injecteurs d'héroïne. Une situation qui motive l'ALCS à se démultiplier pour faire de la prévention contre le VIH.
Chaque semaine, des membres de l'association distribuent des seringues aux usagers de drogues, tout en mettant en place des campagnes de sensibilisation et de dépistage. L'ALCS les accompagne aussi dans les centres de soins et essaie de les convaincre de prendre soins d'eux.
Mais malgré les efforts et les résultats positifs réalisés au Maroc qui a été récemment félicité par l'ONUSIDA, "beaucoup de travail reste à faire pour l’amélioration de l’environnement socio-juridique d’intervention et la réduction de la stigmatisation et la discrimination dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et les populations clés", nous explique Mehdi Karkouri, président de l’ALCS. Mais comme dirait l'autre, plus le combat est dur, plus la victoire est belle !
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