Au Cameroun, des quadruplés prématurés meurent par manque de couveuses
Christelle Ntsama, une jeune Camerounaise de 21 ans, a perdu tous ses enfants prématurés à l’hôpital central de Yaoundé. Elle paie comme beaucoup d’autres mères le sous-équipement des hôpitaux du Cameroun en matériel pour enfants nés avant terme.
Le drame d'Anne Christelle Ntsama ne peut laisser insensible. Cette Camerounaise de 21 ans a perdu ses quadruplés à l'hôpital central de Yaoundé. Ses quatre bébés nés prématurés ou "couveuses" sont morts tour à tour le 13 Mai dans cette importante structure sanitaire. Une chose aura manqué pour espérer les maintenir en vie : des couveuses. “J’ai beaucoup souffert pour mon accouchement. Je voulais qu’un enfant au moins reste en vie“, sanglote la jeune femme eplorée devant les micros.
Les médecins qui avaient déjà mis deux des bébés sous oxygène en raison d’une détresse respiratoire importante vont finalement s'orienter vers des couveuses. Malheureusement aucune de celles que compte l’hôpital central n’est libre. L’on n’en trouvera pas non plus à l’hôpital gynéco-obstétrique, à la Fondation Chantal Biya et au Centre Hospitalier Universitaire, les autres établissements de santé publics de la capitale sollicités. Dans le service de néonatologie où quatre couveuses sont disponibles, l’on exige une caution. La famille d’Anne Christelle Ntsama ne parviendra à réunir les 100.000 (cent mille) Francs CFA demandés. Impossible dès lors de sauver les quadruplés prématurés.
Des solutions existent mais sont encore ignorées
Les drames de ce type sont courants dans les maternités camerounaises. Quatre ans plus tôt, la nommée Honorine Nshi , une autre habitante de Yaoundé perdait, toujours à l’hôpital central ses quintuplés. Les couveuses manquaient déjà… Il y a près d’un an à Bafoussam (région de l’Ouest) quatre des quintuplés prématurés venus au monde sont morts en l’espace d’un mois. Leur père pointera entre autres causes de la mort de ses bébés le mauvais fonctionnement des couveuses de l’hôpital régional.
En moyenne, 22.000 prématurés décèdent chaque année par manque de couveuses dans les centres de santé où ils naissent. Seulement une centaine de ces appareils sont disponibles pour les quelque 7000 structures hospitalières que compte le Cameroun. Des solutions sont pourtant là. L’ingénieur camerounais Serge Armel Njidjou, concepteur de la couveuse néonatale connectée "Mawo" n’attend que l’intervention des autorités locales pour combler le gros manque. L’inventeur estime qu’il faut au moins 1000 couveuses pour couvrir les besoins immédiat. Selon le patron de l’Agence Universitaire pour l’Innovation, 3000 seraient même nécessaires pour combler la totalité de la demande qu’il annonce croissante du fait de l’explosion du taux de prématurité.
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