Connaissez-vous le syndrome des ovaires polykystiques ?
Le syndrome des ovaires polykystiques ou SOPK est un ensemble de symptômes dus à un déséquilibre hormonal chez la femme. Très courant et pourtant mal diagnostiqué, il est souvent responsable de problèmes de fertilité.
C'est une souffrance pour des millions de femmes ! Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un ensemble de symptômes dus à un déséquilibre hormonal qui apparaît en général à l'adolescence. Il est caractérisé par l'augmentation de la production d'androgène (des hormones mâles) dans les ovaires. Ce déséquilibre altère la croissance des follicules ovariens, de petits sacs dans lesquels se développent les ovocytes, qui deviendront des ovules puis des foetus une fois fécondés par un spermatozoïde). Cela donne notamment lieu à des règles irrégulières et des problèmes de fertilité.
Assez courant, le SOPK toucherait 10% de la population féminine dans le monde, mais selon une étude publié dans le Pan African Medical Journal, il pourrait concernait plus de 23% des femmes en Afrique. Pourtant, il reste méconnu et encore mal diagnostiqué. Le diagnostic du SOPK est difficile à poser car les symptômes peuvent correspondre à beaucoup d'autres troubles. Pourtant il est possible de l'identifier grâce à certains symptômes typiques. Pour confirmer le SOPK, il faut rassembler au moins deux des trois critères suivants :
- L'hyperandrogénie, c'est-à-dire la surproduction d'hormones mâles chez la femme. On peut déceler l'hyperandrogénie grâce à une prise de sang pour repérer par exemple un taux de testostérone trop élevée. L'hyperandrogénie peut aussi se manifester sous forme d'acné et/ou d'hirsutisme, c'est-à-dire des l'apparition de poils sur des zones qui ne sont normalement pas poilues chez la femme comme le visage, le cou, la poitrine, le dos ou les épaules.
- Des troubles de l'ovulation, qui peuvent se manifester par des règles irrégulières, souvent espacées de plusieurs mois
- La surproduction de follicules, qui ne s'identifie que grâce à une échographie, ce qui la rend parfois plus difficile à identifier en Afrique. A l'échographie, les ovaires apparaîtront un peu plus gros que la moyenne et on discernera un grand nombre de follicules (au moins 20) qui ne se seront pas bien développé. Ce symptôme est souvent à l'origine de trouble de la fertilité, car un follicule qui ne se développe pas correctement ne peut pas abriter d'ovule.
Un syndrome sans traitement
Il n'existe, à ce jour, aucun traitement pour guérir du syndrome des ovaires polykystiques. Une bonne hygiène de vie est importante, notamment pour éviter une prise de poids importante et l'apparition d'un diabète, qui sont favorisés par le SOPK, de même que l'hypertension et les maladies cardiovasculaires. Mais les médecins peuvent prescrire des traitements pour agir sur les symptômes, comme par exemple certaines pilules, qui vont régulariser le cycle menstruel. Le médecin peut également proposer des crèmes ou médicaments pour diminuer la pilosité et l'acné, mais la science doit encore travailler pour trouver une vraie cure au SOPK.
Il n'y a donc pas de traitement permettant de corriger les troubles de l'ovulation que le SOPK peut entraîner chez certaines femmes. Attention cependant, le SOPK n'est pas forcément synonyme d'infertilité. Certaines femmes pourront tomber enceinte normalement et d'autres auront plus de mal car elles n'ovulent que 2 ou 3 par an, voire pas du tout. Il faut alors recourir à des traitements pour provoquer l'ovulation, soit par la prise de médicaments ou, plus rarement par le biais d'une opération chirurgicale. Enfin, pour celles qui le peuvent, il reste l'option de recourir à la procréation médicalement assistée (PMA), qui se démocratise peu à peu en Afrique.
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