Au Sénégal, l'aide à la procréation reste très chère
L’aide médicale à la procréation (AMP), pas très populaire au Sénégal et encore moins légalisée, parvient pourtant à redonner le sourire à certains couples restés longtemps sans avoir d’enfant.
Faire des bébés avec l'aide de la médecine? C'est une pratique encore peu connue au Sénégal... mais qui marche. Le Docteur Gérard Fayemi, président de la Société de fertilité du Sénégal, explique que, depuis 2006, le taux de succès tourne autour de 26,29% sur les patients qui ont tenté l’expérience. Cela veut dire qu'un couple sur 4 qui a tenté l'expérience parvient ainsi à avoir un enfant. C'est ce que révèle le docteur dans un entretien avec le quotidien EnQuête, saluant ce "taux tout à fait honorable".
Si le premier bébé né de cette pratique devenue courante dans la médecine moderne a vu le jour dans le pays en 1989, le bilan reste mitigé après près de deux décennies, d’où l’engagement du Docteur Fayemi. "De 2007 à 2017, quatre cents patients ont été consultés avec un nombre de grossesses égal à 154. En réalité, les premiers bébés sont apparus en 2009", a-t-il confié, expliquant que le procédé s’opère par la technique de laboratoire Intra Morphology Sperm Injection (Imsi).
Les femmes accusées... à tort
Cette technique se base sur les caractéristiques morphologiques du sperme, y sélectionnant "le spermatozoïde le plus apte". Ainsi après l’injection dans l’ovocyte, l'oeuf de la mère, et l’observation du développement cellulaire, l’embryon sélectionné est mis à l’intérieur de l’utérus dans les "meilleures conditions", a expliqué le médecin, se félicitant des résultats "significatifs" obtenus jusque-là.
Dans une société sénégalaise marquée par les traditions, la femme est souvent accusée d’infertilité quand le couple n’arrive pas à procréer alors que les hommes sont autant concernés ! Selon Gérard Fayemi, "à peu près 40 % des causes sont d’origine masculine, 40 % d’origine féminine et 20 % des causes sont inexpliquées". La fertilité conserve en effet bien des mystères.
Par ailleurs, le Docteur Fayemi souligne auprès de nos confrères que le véritable écueil dans leur pratique, qui coûte "très cher", repose sur l’absence de cadre légal, c'est à dire que la loi sénégalaise ne dit rien de ces procréations assistées par la médecine ... Pour cette raison, des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Cameroun conservent une avance notable.
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