Vaccins contre le Covid-19 : Sénégal, Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte... ces pays qui veulent le produire localement
Alors que cinq hubs régionaux de production de vaccins devraient voir le jour, de nombreux pays africains se positionnent pour fabriquer les sérums contre le coronavirus (Covid-19).
La course à la production est lancée ! Alors que les campagnes de vaccination avancent au ralenti sur le continent africain, de nombreux pays tentent d'attirer des contrats sous licence pour fabriquer localement les sérums contre le Covid-19. Car cette crise sanitaire rappelle la dangereuse dépendance de l'Afrique en matière de vaccins (99% des vaccins administrés sur le continent sont importés).
Il y a quelques semaines, l'Union Africaine (UA) a annoncé sa volonté de développer au moins cinq pôles de recherche et de fabrication de vaccins dans les "dix à quinze prochaines années", dans chacune des cinq grandes régions du continent (Afrique du Nord, Afrique occidentale, Afrique centrale, Afrique australe, Afrique de l'Est). L'objectif de ces futurs hubs régionaux est de fabriquer localement, d'ici 20 ans, 60% des vaccins utilisés sur le continent, contre 1% actuellement. Pour l'heure, il existe moins de 10 fabricants africains dans le secteur de la production de vaccins (à différents degrés de technicité) et ils sont basés dans cinq pays : l’Égypte, le Maroc, le Sénégal, l’Afrique du Sud et la Tunisie.
Le Maghreb à l'avant-poste
Depuis l'apparition du Covid-19 sur le continent africain, de nombreux pays se positionnent pour fabriquer les piqûres salvatrices. Si l'Egypte semble avoir une longueur d'avance, les différents pays du Maghreb n'ont pas dit leur dernier mot.
Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine – qui est très impliqué dans les dispositifs sanitaires face à la pandémie de Covid-19 – estime que le Maroc, l'Algérie et la Tunisie disposent de certains laboratoires qui maîtrisent la technologie de l'injectable stérile, un indispensable à la fabrication des vaccins. Mais cela ne suffit pas. Un accompagnement est nécessaire pour produire rapidement les piqûres salvatrices.
Face à cette situation, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie se sont engagées dans une course pour dénicher les contrats sous licence de fabrication de vaccins contre le coronavirus (Covid-19). A l'heure où ces lignes sont écrites, l’Algérie semble être la plus avancée. Et aux dernières nouvelles, elle pourrait lancer la fabrication du vaccin russe Spoutnik dès septembre prochain. Quant au voisin marocain, il serait à la recherche d'un transfert de technologie pour lancer la production massive de vaccins anti-Covid. Enfin, la Tunisie - qui semble à la traine dans la région - espère trouver un partenaire pour produire les précieuses piqûres.
Le Sénégal se positionne
Un peu plus loin, à Dakar, on veut aussi produire un vaccin anti-Covid. "Dans le contexte de pénurie mondiale de vaccins Covid-19, l’Etat du Sénégal va soutenir, avec la France, Team Europe et la Banque européenne d’investissement (BEI) et d’autres partenaires, la réalisation du projet de production de vaccins contre la Covid-19 de l’Institut Pasteur de Dakar d’ici le début de l’année 2022", avait annoncé il y a quelques semaines Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Depuis, on a appris que l'Institut Pasteur de Dakar - qui fabrique déjà le vaccin contre la fièvre jaune - va utiliser la technologie de production de vaccins développée par la biotech belge Univercells "pour fournir des vaccins Covid-19 aux pays d'Afrique de l'Ouest". Et cette production devrait commencer dès septembre 2022.
En attendant de connaître les pays qui pourront hériter d'un hub régional, les différents pays du continent ont aussi d'autres perspectives. Il y a quelques jours, la secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe, a encouragé les pays à accélérer la production de vaccins, mais aussi à s'intéresser à l’ensemble des intrants que sont les seringues, réactifs et médicaments.
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