Covid-19 : au Sénégal, les hôpitaux au bord de la saturation
Le Sénégal subit une nouvelle vague de l'épidémie de Covid-19. A Dakar, les hôpitaux sont au bord du trop plein et les personnels de santé sont épuisés.
Le Sénégal en détresse. Les hôpitaux de Dakar, sont "proches de la saturation", à cause d'un afflux de malades du Covid-19. Le personnel médical "en burn out" selon les responsables du ministère de la Santé, tente de lutter tant bien que mal contre la troisième vague de l'épidémie qui balaye actuellement le pays. "Nous sommes débordés et proches de la saturation, avec quasiment 99% de taux d'occupation des lits à Dakar", explique le directeur national des établissements publics de Santé, Ousmane Dia. "C'est difficile de suivre si on reçoit 600 à 700 malades par jour pour des consultations", précise-t-il.
Selon lui, la pression est moindre dans les régions, avec un taux d'occupation des lits qui tournerait autour de "45%". Le personnel médical est "très fatigué et en burn out", un terme qui désigne un épuisement professionnel et une détresse causée par le stress souligne le directeur national des établissements publics de Santé. Quant aux laboratoires de dépistage, ils sont "débordés à cause de la forte demande", tant pour les "cas suspects que pour les voyageurs", selon le porte-parole du ministère de la Santé, le Dr Mamadou Ndiaye. Le temps d'attente pour le résultat d'un test est de l'ordre d'une semaine, selon des témoins.
Le variant Delta en cause
Le Sénégal a recensé au total plus de 57.800 contaminations et plus de 1.200 décès, des chiffres relativement faibles par rapport à d'autres régions du monde. Mais comme le reste de l'Afrique, il subit une troisième vague sans précédent, due au variant Delta. Les contaminations sont passées de quelques dizaines par jour à la fin du mois de juin, à entre 700 et 1.700, à peine un mois plus tard. Le président Macky Sall a menacé de fermer à nouveau les frontières et de restreindre les déplacements internes si la situation l'exigeait.
Il avait levé les restrictions sanitaires après des émeutes en mars et rechigné à remettre des mesures en place à l'occasion des célébrations de la Tabaski, la semaine dernière. Or, cette période voit généralement les Sénégalais se déplacer en masse pour passer les fêtes en famille, et donne lieu à de nombreux rassemblements, où le respect des gestes barrières n'est pas toujours de mise. En Mauritanie par exemple, le gouvernement s'est résigné à interdire la prière collective de l'Aïd, pour tenter de ralentir la progression du variant Delta.
De plus, le Sénégal fait face à une pénurie de vaccins contre le Covid-19. La campagne de vaccination a dû être interrompue pendant plusieurs jours, mais a finalement repris samedi dernier, grâce à la livraison de 151.000 doses du vaccin de Johnson & Johnson. Au total, quelque 640.000 personnes, sur une population de 17 millions, ont jusqu'à présent été vaccinées au Sénégal. Un chiffre encore trop faible pour permettre au vaccin de ralentir la progression du virus.
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