Faire de Fès une ville sans sida ! C'est le pari des autorités qui viennent de signer leur engagement dans le réseau Fast-Track cities (villes internationales sans le sida). Ce dernier est constitué de plus de 250 villes engagées contre le sida, ayant comme objectif d'atteindre zéro nouvelle contamination d'ici 2030. En les rejoignant, la plus ancienne des villes impériales du Maroc confirme la volonté du Royaume d'accélérer sa riposte contre l'épidémie du VIH.
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Si la maladie tue 40% moins de Marocains qu'en 2010, le VIH/Sida continue de faire des victimes "à cause des diagnostics tardifs et des infections et maladies opportunistes" nous explique Mehdi Karkouri, président de l'Association de lutte contre le Sida (ALCS).
Accélérer la riposte
Pour le bureau marocain de l'ONUSIDA, l'engagement de Fès va permettre "la responsabilisation des acteurs de la ville" pour intensifier la riposte du pays face à cette maladie qui fait encore des ravages chez les usagers de drogues. De son côté, l'ALCS rappelle que la lutte contre le VIH/Sida passe par l'engagement des villes, qui doivent améliorer les services de prise en charge du VIH et le déploiement du traitement antirétroviral.
S'il veut atteindre l'objectif mondial fixé par l'ONUSIDA (90-90-90), le Maroc doit encore faire quelques efforts. Aujourd'hui, 21.000 Marocains sont séropositifs mais, seulement 77% d'entre eux savent qu'ils sont porteurs de l'infection. 84% de ceux-là bénéficient d'un traitement et un suivi, alors que 91% des malades sous traitement ont une charge virale indétectable (c'est-à-dire qu'ils ne transmettent plus le VIH). On y est presque.