VIH/Sida en Afrique : pourquoi les femmes sont les grandes victimes ?
Alors que la riposte africaine contre le VIH/SIDA ne cesse de s’intensifier, les femmes restent les plus grandes victimes de cette maladie. Mais pourquoi ? On fait le point.
Elles sont les grandes victimes du VIH ! Chaque heure en Afrique, des dizaines de femmes sont contaminées par le virus du sida, selon les dernières chiffres de l'ONU. La situation est même plus grave chez les jeunes :
Certaines femmes ont même plus de risques d'être infectées par le VIH. L'ONUSIDA estime que, dans le monde, les travailleuses du sexe (c'est-à-dire des personnes qui se prostituent pour vivre) ont environ 14 fois plus de risques d’être infectées par le VIH que les autres femmes en âge de procréer. Mais ce n'est pas tout...
Inégalité biologique
Si les femmes sont plus vulnérables face au virus du sida, c'est aussi pour des raisons d'anatomie : la muqueuse vaginale (la barrière naturelle qui protège le vagin et permet de lutter contre les infections) est fragile.
En parallèle, le sperme peut avoir une plus grande concentration de virus que les sécrétions vaginales. Résultat, l'homme peut transmettre le VIH à la femme plus facilement que le sens inverse. D'autres facteurs peuvent augmenter le risque de transmission du VIH pour les femmes. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), "les relations sexuelles forcées, que trop de femmes (et certains hommes) subissent à un moment ou un autre de leur vie, peuvent même accroître les risques de transmission du VIH".
Manque de connaissances autour du VIH
S'il y a une évolution positive des connaissances relatives au VIH en Afrique, les femmes restent dans la plupart du temps mal informées du lien qui existe entre la sexualité et l'épidémie du VIH/sida.
Au Maroc, une étude comportementale menée auprès des jeunes en 2013 a montré que moins de 20% des femmes sondées avaient des connaissances correctes en matière de prévention du VIH/sida.
Exclusion et stigmatisation
Alors que plusieurs études montrent que les Africaines vivant avec le VIH peuvent être victimes d'exclusion sociale, nombreuses sont les malades qui ne cherchent pas à savoir si elles sont infectées par le VIH et/ou le dire à leur partenaire. Sans doute par crainte de violence et/ou d'abandon, comme l'explique l'OMS.
"Les femmes souhaitent souvent que leurs partenaires utilisent des préservatifs (ou ne cherchent pas à avoir de rapports sexuels) mais elles n'ont pas le pouvoir d'imposer leur point de vue", note l'organisation onusienne dans son dernier rapport. Il reste donc beaucoup à faire pour changer les choses, à l'heure où les populations clés (homosexuels, usagers de drogue, travailleuses de sexe... ) sont encore grandement touchées par le Sida en Afrique.
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