Vers un pass sanitaire obligatoire en Algérie ?
Face à la réticence des Algériens à se faire vacciner contre le Covid-19, le ministère de la Santé plaide pour l'application d'un pass sanitaire.
Ça se complique. Alors que le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, se disait contre l'instauration d'un pass sanitaire, voilà qu'il semble faire machine arrière. A l'heure où les Algériens semblent fuir le vaccin contre le Covid-19, le ministre "plaide" pour l'instauration d'un tel document. Si Benbouzid rappelle que "l'instauration du pass sanitaire ne relève pas des prérogatives du ministère", de nombreux professionnels de la santé espèrent que le gouvernement va mettre en place une telle mesure afin d'encourager les concitoyens à se faire vacciner.
Pour le président de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, Pr Kamel Sanhadji, la quatrième vague "nous atteindra inexorablement, les indicateurs de la nouvelle vague sont bien-là dans la plupart des pays européens avec des contaminations qui repartent à la hausse en majorité chez les non-vaccinés et très rarement chez les anciens vaccinés".
Des objectifs à revoir à la baisse
En septembre dernier, les autorités ont annoncé "une grande campagne" visant à vacciner 70% de la population d'ici la fin de l'année. Si cette opération a permis à l'Algérie de rattraper son retard vaccinal et atteindre l'objectif fixé par l'OMS - qui consistait à vacciner au moins 10% de la population avant fin septembre -, elle semble aujourd'hui avoir atteint ses limites. A tel point que certains participants à une récente journée d'évaluation de la situation pandémique, de nombreux acteurs de la santé publique ont invité le ministre Benbouzid à revoir la communication autour de cette campagne de vaccination massive contre le Covid-19.
Après une flambée des cas de coronavirus, l'Algérie, pays le plus peuplé du Maghreb avec près de 44 millions d'habitants, enregistre depuis plusieurs semaines une décrue du nombre de cas. Au total, plus de 207.000 contaminations --dont 5.950 décès-- ont été officiellement recensées dans le pays, selon le dernier bilan du ministère de la Santé.
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