Vaccination anti-Covid : Madagascar et Tanzanie, les mauvais élèves de l'Afrique
Alors que la vaccination contre le coronavirus (Covid-19) s'accélère en Afrique, Madagascar et la Tanzanie ne veulent toujours pas en entendre parler.
La méfiance contre la vaccination n'a jamais été aussi forte. Que ce soit à Madagascar ou en Tanzanie, aucun calendrier d'une campagne anti-Covid n'a été officialisé.
Depuis l'apparition des premiers vaccins contre le SARS-CoV-2, le virus responsable du Covid-19, Madagascar se montre sceptique à l’égard de la vaccination. Même s'il continue d'enregistrer tous les jours de nouveaux cas, l'archipel mise sur son remède traditionnel, le Covid-Organics, une potion à base d'artemisia et de plantes malgaches. Mais à ce jour, l'efficacité de ce remède vanté par le président Rajoelina n'a toujours pas été prouvée.
Bien que la Grande Île fasse partie des 92 pays en développement qui sont éligibles à la "Covax Facility", un mécanisme piloté notamment par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui permet d'avoir accès à des doses subventionnées de vaccins anti-Covid, le gouvernement ne veut pas s’inscrire sur la liste des pays bénéficiaires. Et même si Madagascar est généralement réticente face aux différents vaccins, cette méfiance à l'égard des piqûres salvatrices contre le coronavirus étonne plus d'un.
"Une maladie respiratoire"
Un peu plus loin, en Tanzanie, le président John Magufuli minimise la dangerosité du coronavirus et doute de l'efficacité des tests de dépistage. Fin janvier, il mettait aussi en garde contre les vaccins anti-Covid, les qualifiant de potentiellement "dangereux" et appelant les autorités sanitaires à "ne pas se précipiter" pour vacciner la population.
Mais vendredi dernier, le président tanzanien qui avait déclaré son pays "libéré du Covid-19" mi-2020 grâce aux prières, a admis à demi-mots la présence de "cette maladie respiratoire" sur le territoire. "Quand cette maladie respiratoire est apparue l'an dernier, nous avons gagné parce que nous avons placé Dieu en premier et pris d'autres mesures. Je suis sûr que nous vaincrons à nouveau si nous refaisons de même", a-t-il déclaré. Avant d'ajouter que "ces maladies, y compris cette maladie respiratoire, existent et ont tué plus de gens dans les autres pays. Nous mourrons tous, que ce soit de cette maladie, du paludisme ou d'une quelconque autre. Revenons à Dieu, nous avons dû rater quelque chose". Une situation qui a poussé Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'OMS à exhorter la Tanzanie à prendre des mesures radicales. Plus que jamais.
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