Pourquoi le diabète explose-t-il en Algérie ?
En 10 ans, le nombre de diabétiques a doublé en Algérie ! Il est en effet passé de 2,8 millions en 2010 à plus de 5 millions en 2019. Mais comment expliquer la progression vertigineuse de cette maladie ?
C'est une menace que l'Etat n'arrive pas à désamorcer ! Le diabète, cette maladie qui se caractérise par un défaut de production de l'insuline (une hormone qui régule le taux de sucre dans le sang), menace la santé de millions d'Algériens. Pouvant être de différents types (le diabète de type 1, le diabète de type 2 et le diabète gestationnel), cette maladie est en progression constante dans tout le pays.
Aujourd'hui, le diabète est même l'une des causes principales de décès en Afrique. Rien qu'en 2017, le diabète a tué plus de 300 000 personnes sur le continent et, selon les projections, 41 millions d'Africains seront diabétiques en 2045. Selon l’International Diabetes Federation (IDF), l’Algérie est même le sixième pays au monde qui compte le plus grand nombre de cas de diabètes de type 1 chez les enfants et les adolescents.
La prise en charge du diabète, un défi national
Le diabète est une sorte d’épidémie silencieuse. A moins de faire un dépistage régulier, difficile d’identifier la maladie. En Algérie, on estime que la moitié des malades ne savent pas qu'ils sont diabétiques. Très souvent, ils ne découvrent la maladie que lors d'une complication : coma, troubles de la vue, maladie cardiaque, amputation, gangrène voire, une greffe de reins.
Et si le diabète est pris en charge par la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas), la maladie génère tout de même certains coûts (mesures de glycémie, complications...) qui fragilisent le budget des patients et des familles. "La prise en charge du pied diabétique pose problème sur le plan national. Les diabétiques qui développent des complications au niveau du pied ont du mal à trouver un établissement de santé pour les soigner, et une bonne partie de ce genre de complications finit par une amputation", explique le Pr Mourad Samroundi, président de la Société algérienne de diabétologie.
La situation est même plus inquiétante, quand on sait que les Algériens qui ont le diabète ne bénéficient pas (encore) des nouveaux traitements de cette maladie. Alors que le diagnostic tardif et le manque de traitement sont responsables d'un nombre important des complications liées au diabète, l'absence et la non prise en charge des nouveaux traitements est regrettable vu que les géants du secteur pharmaceutique sont déjà présents sur le territoire. Parmi les "labos" implantés en Algérie, on peut citer Novo Nordisk qui détient, à Tizi Ouzou et Constantine, des unités de production d’anti-diabétiques oraux ou encore Sanofi qui possède "le plus grand complexe pharmaceutique d’Afrique" à Alger.
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