Plus de 90 millions d'Africains infectés par l'hépatite B ou C

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 91 millions d’Africains vivent avec l’hépatite B ou l’hépatite C.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
Les hépatites B et C font des ravages en Afrique
Les hépatites B et C font des ravages en Afrique  —  OMS

La situation est inquiétante. Les hépatites B et C, qui sont à l’origine de cas de cirrhose et de cancer du foie, gagnent du terrain en Afrique. En 2020, la Région africaine de l'OMS - qui ne comprend pas le Maroc, la Tunisie, le Soudan, le Djibouti et la Somalie - a déploré environ 125.000 décès associés à ces hépatites, soit 26% de la charge mondiale de morbidité de ces inflammations du foie. 

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Selon les chiffres de l'agence onusienne, c'est l'hépatite B qui est la plus fréquente en Afrique. Environ 70% des cas de cette maladie chez les moins de cinq ans sont recensés sur le continent. Ce qui est inquiétant, vu que les symptômes de cette infection du foie apparaissant plusieurs décennies après la contamination par le virus. Face à cette situation, la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique appelle à "faire mieux et empêcher que cette maladie vole l’avenir de nos enfants".  

Une vaccination qui ne va pas de soi

La patronne de l'OMS-Afrique rappelle aussi l'existence d'un "vaccin sûr et efficace qui offre une protection estimée à près de 100 % contre l’hépatite B" et estime que tous les enfants africains doivent être "vaccinés dans les 24 heures suivant leur naissance", avant de recevoir "au moins deux doses supplémentaires du vaccin". 

Mais selon le tableau de bord de l'agence sanitaire, la couverture de la vaccination systématique des enfants contre l’hépatite B est actuellement estimée à 72 % dans la Région, soit bien en deçà des 90% requis pour que le virus ne constitue plus une menace pour la santé publique.  

Autre problème, l’hépatite peut se transmettre par des produits sanguins contaminés. Mais dans la majorité des pays africains, beaucoup de dons dons de sang ne font pas encore l’objet d’un dépistage avec une assurance qualité, et 5 % des seringues sont même réutilisées. 

Des maladies sous-diagnostiquées

Les taux de diagnostic et de traitement sont eux aussi particulièrement peu élevés, comme le montre le tableau de bord. En 2021, seulement 2 % des personnes infectées par le virus de l’hépatite B ont été diagnostiquées et à peine 0,1 % d’entre elles ont été traitées. 

S’agissant de l’hépatite C, on estime que 5 % des personnes infectées ont été diagnostiquées et que près de 0 % ont été traitées. "Pour inverser la tendance, les services de prise en charge de l’hépatite doivent être transférés des cliniques spécialisées pour être redéployés dans les établissements décentralisés et intégrés, où la plupart des Africains continuent de se faire soigner. Il faudrait former davantage des agents de soins de santé primaires au diagnostic et au traitement du virus", a souligné la Dre Moeti. 

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