Noma : des légendes du football africain se mobilisent pour sauver les "enfants sans visage"
Alors que le Noma continue de dévorer les visages des enfants sur le continent africain, des légendes du football camerounais multiplient leurs efforts pour sauver des vies.
Eliminer le noma ! C’est l’objectif annoncé par d'anciennes légendes du football camerounais : Roger Milla, Joseph Antoine Bell, François Omam-Biyik, Patrick Mboma, Rigobert Song et Jacques Songo'o. Toutes ces anciennes gloires du ballon rond se mobilisent à travers le projet "Agir contre le Noma 2021-2030“ pour se débarrasser de cette maladie bactérienne qui affecte la bouche avant de ronger le visage des enfants. Issue du mot grec Nomein, qui signifie "dévorer", cette pathologie détruit le visage, conduisant au décès de l'enfant dans 90% des cas.
Pour lutter contre ce fléau, Roger Milla, Joseph-Antoine Bell et le Dr Georges-Barthélémy Nko’Ayissi ont créé l'association Noma Fund, en 2019. Aux côtés des anciens internationaux camerounais, ils lancent aujourd'hui un appel au don mondial pour sauver les vies de ceux qu'on appelle pudiquement les enfants "sans visage". Fin novembre dernier, l'association a lancé la campagne "Agir contre le Noma 2021-2030" avec un objectif : financer le plan d'actions visant à éradiquer le Noma à l'horizon 2030, grâce à la mise en œuvre d'une politique de sensibilisation, de prévention et de soin dans les régions les plus touchées.
Les fonds collectés permettront, entre autres, de construire un hôpital régional de référence à Yaoundé, ainsi que des centres d'accueil et de premiers soins dans dix pays cibles d'Afrique : le Cameroun, la Côte d'Ivoire, la RCA, la Guinée Equatoriale, le Liberia, le Nigéria, le Togo, la République Démocratique du Congo, le Sénégal et le Tchad.
20 euros = un enfant soigné
Pour aider Roger Milla à lutter contre la maladie du Noma, chaque contribution compte. Sur le site de la fondation, les dons sont possibles dès 5 euros. Entièrement transparents et sécurisés, ils sont gérés par la plateforme PayPal, spécialisée dans les collectes pour les ONG et les associations internationales. "Chacun peut agir à son niveau", insiste Roger Milla. "La situation des enfants atteints de Noma est d'autant plus révoltante que des solutions existent, à portée de main. Le Noma peut être soigné à partir d'un simple traitement médicamenteux, relativement peu coûteux. Mais pour les populations touchées par cette maladie de l'extrême pauvreté, il est totalement inaccessible".
A titre indicatif, la somme de 20 euros permet ainsi de guérir un enfant en lui administrant un traitement complet (antibiotiques, vitamines et bains de bouche désinfectant) dès l'apparition des premiers symptômes, avant que la maladie n'entame son évolution fulgurante.
Un hôpital spécialisé pour toute l'Afrique
Mais en l'absence de prévention et d'accès aux soins suffisants, la prise en charge en hôpital spécialisé est la seule chance qu'ont les enfants de s'en sortir. Aujourd'hui, les rares cas traités sont transférés dans des hôpitaux européens, à un coût exorbitant. "Seuls 8 enfants ont pu en bénéficier en 2019", regrette Roger Milla.
Espérée pour le premier trimestre 2022, l'ouverture de l'hôpital de référence permettra la prise en charge complète et gratuite des soins de chirurgie, de reconstruction faciale et de rééducation des malades du Noma, originaires de tout le contient africain. Sa construction est prévue sur un terrain proche de l'aéroport de Yaoundé-Nsimalen, mis à disposition par l'Etat camerounais. "L'OMS ainsi que la Fédération Internationale No-Noma et la Fondation Winds of Hope, nous ont également assuré de leur soutien", indique Roger Milla.
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