Morsure de serpents et piqûres de scorpions : la perspective d’un antivenin marocain se rapproche
Alors que le Maroc recense chaque année de nombreux décès dus aux morsures de serpents et aux piqures de scorpions, le Royaume tente de produire son propre sérum antivenin.
Le Maroc paie un lourd tribut aux serpents et scorpions venimeux, avec une centaine de décès par an. Sans compter les milliers de patients amputés ou atteints d’invalidité du fait des complications liées aux morsures ou piqûres. Mais ces chiffres sous-estiment vraisemblablement beaucoup l’ampleur du problème, puisque la plupart des accidents ont lieu dans des régions rurales à l’écart des structures de santé et des statistiques, et ne font pas l’objet d’un signalement aux autorités sanitaires.
Si le Royaume s'appuyait auparavant sur l'Institut Pasteur du Maroc pour fabriquer localement des sérums anti-venin, cette collaboration a été interrompue en 2001, vu l'inefficacité des produits développés. Depuis, le Maroc mise sur les importations du FAV-Afrique, le sérum antivenin produit par Sanofi-Pasteur qui est considéré comme le plus fiable sur le continent. Seulement voilà, ce sérum n'est plus fabriqué depuis 2010 et le dernier lot a expiré en juin 2016, en raison de la concurrence de sérums venus d'Asie et d'Amérique du Sud qui sont moins efficaces mais surtout moins chers.
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Vers un sérum 100% marocain ?
Heureusement, l'espoir existe. Selon nos confrères de Hespress, le tout nouveau Centre Mohammed VI de la Recherche et de l’Innovation à Rabat (CM6RI) "s’attelle à la création de sérums anti-venin destinés à contrer les poisons émanant des scorpions et des serpents". Au-delà de pallier le retrait de Sanofi, cette Fondation ambitionne de constituer un stock de sérums antivenimeux adaptés aux scorpions et serpents qui sévissent sur le sol marocain.
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Mais même avec un antivenin, traiter des morsures de serpent est beaucoup plus difficile lorsque les victimes arrivent à l'hôpital tardivement. Ces délais peuvent causer d'autres dommages, y compris le "syndrome du compartiment", lorsque l'enflure causée par le venin augmente la pression à l'intérieur d'un compartiment musculaire, au point que le sang ne peut plus fournir aux muscles et aux nerfs l’oxygène et les nutriments. Si ce gonflement n'est pas traité, les muscles et les nerfs s'affaiblissent et peuvent finir par mourir. Une fois que le syndrome du compartiment aigu est apparu, la chirurgie est la seule option. Dans les cas les plus graves, les dommages peuvent être si importants que les patients perdent l'usage de leurs membres ou doivent être amputés.
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