Les mariages consanguins favorisent les maladies génétiques neuromusculaires
Dystrophie musculaire, myopathie, polymyosite... et si ces maladies étaient dues aux mariages consanguins?
Au Maghreb et en Afrique subsaharienne, la consanguinité est encore fréquente dans certaines régions rurales. C'est un mot qui désigne la parenté, par le sang, de personnes ayant un ancêtre commun. Il existe différents degrés de consanguinité.
De nombreuses études attestent que ces unions consanguines représentent un facteur important dans la transmission de maladies génétiques. "Les mariages consangulaires sont contre-indiqués et à éviter, en cas d’existence de maladies neuromusculaires génétiques au sein de la famille", explique la Dre Djamila Mahmoudi, présidente de l’Association algérienne d’électroneuromyographie (ENMG) et des maladies neuromusculaires, lors de la 3ème conférence internationale sur les maladies neuromusculaires.
Les enfants issus des parents consanguins ont aussi, selon une étude publiée sur la revue Panafrican Med Journal, un risque plus élevé de maladies non transmissible telles que les cancers, le diabète, les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires chroniques et l'insuffisance rénale chronique.
Des myopathies fréquentes en Algérie
En Algérie, les mariages consanguins sont encore à l'origine de nombreuses maladies génétiques neuromusculaires. Parmi celles-ci, on peut notamment citer la myopathie, une maladie neuromusculaire dont on connaît plus de 200 variantes différentes. La plus connue des myopathies est la dystrophie musculaire de Duchenne. Cette dernière se caractérise par une dégénérescence progressive de tous les muscles du corps. Elle touche tous les muscles de l'organisme, et peut avoir des conséquences à la fois sur le coeur et le dos en plus de paralyser quasi totalement les malades.
Le Dr Mahmoudi explique qu'en plus des myopathies, d’autres maladies génétiques héréditaires sont à prendre en considération, comme celles liées à la corne antérieure, "tandis que les maladies neuromusculaires acquises peuvent toucher soit le muscle, comme la polymyosite, soit le nerf, comme Guillain. -. Syndrome de Barré".
Une maladie génétique, c'est quoi au juste ?
Notre organisme est constitué de milliards de cellules renfermant chacune l'information nécessaire au développement et au fonctionnement du corps. Cette information est inscrite dans l'ADN (acide désoxyribonucléique). Quand on regarde un filament d'ADN de plus près, on peut voir que c'est en réalité une succession de plusieurs petites bases (en fait quatre bases), formant grâce à des milliers de combinaisons, plus de 20.000 gènes différents. Un gène n'est rien d'autre qu'un bout d'ADN qui contient les instructions permettant de fabriquer une protéine en particulier. Et notre patrimoine génétique peut être analysé avec une simple prise de sang.
C'est en quelque sorte un programme, une recette de fabrication qui doit d'abord être transcrit en un message. Ce message sera par la suite lu (traduit) par les ribosomes. Ils vont suivre scrupuleusement les instructions et fabriquer selon le message différentes protéines. Certaines seront intégrées à la membrane des cellules, tandis que d'autres protéines seront soit des enzymes, soit des anticorps ou l'une des nombreuses hormones du corps. Elles participent ainsi aux différentes réactions chimiques de l'organisme.
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