Le Gabon en guerre contre la précarité menstruelle
Alors que de nombreuses Gabonaises n’ont pas accès à des serviettes hygiéniques faute d’informations ou de moyens, les autorités tentent d'en finir avec la précarité menstruelle.
Sous-estimées. La santé et l’hygiène menstruelle sont encore délaissées dans de nombreux pays du continent. Entre la méconnaissance et le tabou, certaines jeunes filles ne savent même pas ce que sont les règles. Si aujourd'hui, les initiatives se multiplient pour démystifier les cycles menstruels, de nombreuses Africaines ne peuvent pas se permettre une bonne hygiène pendant les règles. Ces femmes souffrent de précarité menstruelle, c'est-à-dire une difficulté à se payer des protections hygiéniques à cause d'un revenu faible.
Contrairement aux croyances, la précarité menstruelle n’affecte pas que les femmes et les filles qui vivent dans les pays en développement, mais également celles qui vivent dans des pays riches et industrialisés. Sur le continent africain, les conséquences de ce fléau sont flagrantes. Selon l’Unesco, en Afrique subsaharienne, une fille sur dix ne va pas à l’école pendant son cycle menstruel. Ce qui correspond à 20% de temps scolaire perdu chaque année pour elle.
Un enjeu d'avenir
Pour en finir avec ce fléau, les autorités gabonaises ont lancé la riposte. En janvier dernier, le ministère des affaires sociales et des droits de la femme a annoncé son intention de faire équipe avec la Société des ouates du Gabon (Satoga) afin de pouvoir distribuer, dans les établissements scolaires, des protections hygiéniques aux jeunes filles issues de familles pauvres. Mais l'ampleur du problème nécessite plus que cette intervention du gouvernement, et les ONG l'ont bien compris.
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De nombreuses associations, dont notamment Fam'Apart, Leveh, Alba de lutte et Anto Winners, organisent actuellement une vaste collecte de serviettes hygiéniques sur toute l'étendue du territoire national. Baptisée Gena et prévue jusqu'au 25 mai, cette campagne vise à rassembler 30.000 protections. Celles-ci seront par la suite distribuées aux Gabonaises en situation de précarité menstruelle.
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