Le difficile combat du Bénin pour la planification familiale
Avec au moins 35% des Béninoises n'ayant pas accès aux services de planification familiale, des milliers de femmes meurent chaque année des causées liées à la grossesse évitable.
Il y en a de toutes les sortes. De nombreux contraceptifs sont disponibles au Bénin : les contraceptifs oraux (pilules), les injectables (depo provera), les implants (Jadel, norplant) et les dispositifs intra utérins (le stérilet). Pourtant, nombreuses sont les femmes souhaitant éviter une grossesse n’ont pas la possibilité d’avoir recours à des méthodes de planification familiale efficaces et sans danger. Et chaque année, environ 1.500 décès maternels et plus de 12.000 décès de nouveaux-nés sont recensés.
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L’accès aux contraceptifs est aussi difficile pour les jeunes du fait de leur caractère tabou : les parents ont du mal à communiquer sur les questions de sexualité avec leurs enfants. De plus, il n’y a pas de services adaptés aux jeunes pour l’information sur les produits contraceptifs. Les maladies sexuellement transmissibles restent pourtant un énorme problème : le Bénin compte des dizaines de milliers de personnes vivant avec le VIH.
Une population très jeune et mal informée
Aujourd'hui, chaque Béninoise a en moyenne entre quatre et cinq enfants. Et alors que 42% de la population a moins de 14 ans, les partisans du planning familial ne cessent de rappeler l'urgence de la situation. "Les pays les plus riches et les plus industrialisés aujourd'hui ont su par le passé planifier les naissances. Le taux de naissance dans ces pays n'est pas comparable au nôtre. Ils ont cependant choisi la voie du succès et de la réussite au lieu de faire des enfants sans pouvoir leur donner à manger", regrette Koudousse Assogba, responsable du centre jeune Amour et vie du Collège d'Enseignement Général de Guema.
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"La planification familiale est cruciale pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes", estime le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) qui est présent depuis 1972 au Bénin. "Elle permet une prise en charge responsable de la sexualité y compris la prise en soins et la prise en charge des infections sexuellement transmissibles du VIH et du SIDA", renchérit Bio Djibril Aoulatou, sage-femme diplômée d'Etat à la direction départementale de la santé, division Planification.
Réguler les naissances
Pour répondre aux besoins de santé des mères et des enfants, les autorités béninoises collaborent avec de nombreux partenaires. Ensemble, ils investissent dans les services de planification dans l’espoir d’atteindre un taux de prévalence des contraceptifs de 18% d’ici 2026 parmi les femmes âgées de 15 à 49 ans, indépendamment de leur situation maritale.
Des efforts qui commencent à porter leurs fruits : la prévalence de la contraception (la proportion de femmes qui utilisent des contraceptifs) augmente au fil des années. Mais dans un pays et une sous-région où féminité et maternité sont souvent liées, il reste encore beaucoup à faire.
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