Le Covid-19 aggrave les violences faites aux femmes
Le 8 mars est la Journée internationale des droits des femmes. L'occasion de rappeler qu'à la faveur de la pandémie, les violences contre les femmes ont augmenté et que le chemin vers l'égalité est encore (très) long.
La violence contre les femmes est un problème de santé publique ! À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, AlloDocteurs.Africa revient sur un fléau qui touche 1 femme sur 3 dans le monde. Et depuis le début de la pandémie, ce chiffre, donné par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a augmenté. Violences physiques, sexuelles, abus psychologiques... les confinements, les difficultés économiques et le stress lié à la situation sanitaire on souvent participé à aggraver la situation de beaucoup de femmes.
Selon l'OMS, 38% des meurtres de femmes dans le monde sont commis par leurs partenaires intimes. Or, bon nombre de femmes ont été contraintes de se confiner avec leurs compagnons. Certaines femmes sont particulièrement à risque de subir ce type de violences : les déplacées, migrantes ou réfugiées, ainsi que celles qui vivent dans des zones de conflit, les femmes âgées et les handicapées sont particulièrement exposées.
Des violences sous-évaluées
Ces violences sont largement sous-estimées ! Qu'elles soient sexuelles ou conjugales, les violences sont difficiles à mesurer. Car bon nombre de femmes n'osent pas dénoncer leurs agresseurs, quand ce ne sont pas les services de police qui refusent de prendre les plaintes des victimes.
Si le viol est sans doute la forme de violence sexuelle la plus connue et la plus redoutée des femmes, elle est loin d'être la seule et la plus courante : les agressions sexuelles sont encore trop fréquentes ! Et sur le continent africain, on laisse trop souvent croire aux femmes qu'elles doivent accepter ses violences, ou qu'elles en sont responsables. Parfois même, les violences conjugales ne sont pas inscrites dans la loi et sont considérées comme normales.
Des caractéristiques mieux connues
Pour espérer un jour atteindre l'égalité, il faut apprendre à connaître ce mal qui ronge le monde ! Certaines caractéristiques se dégagent des témoignages, permettant d'avoir une meilleure idée du fonctionnement des violences faites aux femmes :
- La victime connaît souvent son agresseur. Le plus souvent la violence sexuelle est commise par quelqu'un de la famille ou par un proche.
- La violence sexuelle est rarement isolée. Une première violence augmente le risque d'en être à nouveau victime : la personne agressée est fragilisée et cette fragilisation est perceptible dans sa posture et sa façon d'être par d'autres agresseurs.
- L'agresseur peut être une femme. Oui, les femmes peuvent agresser. Qu'elles soient mères, nourrices, enseignantes,… elles infligent des violences souvent subtiles, moins violentes mais parfois plus perverses que celles perpétrées par les hommes.
- Le traumatisme est souvent oublié, refoulé, dénié. La violence tombe souvent dans l'oubli : soit parce que la victime n'est pas consciente qu'il s'agit d'une réelle agression (par exemple, si on ne lui a pas appris qu'un adulte n'a pas à toucher son sexe, un enfant ne peut pas mesurer le caractère illicite et traumatisant du geste), ou parce qu'en parler l'expose à un danger qui lui semble ingérable, ou encore parce que l'agression est vécue de façon dissociée.
Des répercussions graves
Violaine Guérin, présidente de l'association française Stop aux violences sexuelles, compare ces violences à une bombe à fragmentation, qui explose dans le corps des victimes : un certain nombre de conséquences psychologiques et physiques découlent de ces violences.
Anxiété, dépression, baisse de l'estime de soi, troubles du sommeil, troubles du comportement alimentaire, addictions, automutilation, suicide, troubles psychiatriques et troubles gynécologiques... Aujourd'hui, on estime qu'une victime sur 100.000 décède des suites des violences subies...
Les violences ne sont pas une fatalité
Pour les victimes de violences, leur situation peut souvent sembler désespérée et sans issue. Mais il est possible de s'en sortir ! Il faut libérer la parole, faire appel à la solidarité autour de soi, notamment à des associations de femmes. Vous n'êtes pas seules, vous méritez d'être aidée alors n'hésitez pas à tendre la main.
Mais pour que les violences faites aux femmes reculent véritablement, c'est à la société d'évoluer. Car si la parole commence à se libérer dans les quatre coins de l'Afrique, encore faut-il que tout le monde soit prêt à écouter ! L'une des clés pour éradiquer les violences faites aux femmes, c'est l'éducation, des filles comme des garçons. Il faut sensibiliser, dès l'école, aux questions d'égalité, de consentement, de respect d'autrui... en faisant changer les mentalités, on peut venir à bout de ce fléau, qui fait souffrir trop de femmes dans le monde.
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