Le Coronavirus suspend les célébrations religieuses au Cameroun
Plus de chemin de croix ni de messe dominicale publique pour les chrétiens catholiques, pas de prière du vendredi côté musulman... Les autorités religieuses ont suspendu tout regroupement du fait du Covid-19.
Dimanche 22 mars, paroisse Sainte Monique de Makepe dans l'arrondissement de Douala 5ème. Il est 17h30, l'heure habituelle de la messe du soir. Les portes de l'église sont fermées. La cour de la paroisse habituellement bondée en cette période de carême, est déserte.
Devant l'axe arrière de l'église, se tient une femme, son masque cache-nez juste en dessous des lèvres. La dame manipule son téléphone, visiblement surprise par la fermeture. Lorsque notre rédactrice l'approche, elle ne se fait pas prier pour exprimer son désarroi. " Depuis quand on ferme l'église? Mais c'est grave! Pour une fois que je décide de venir faire la messe, l'église est fermée alors que je suis venu à pied... Quelle perte de temps ! C'est toujours à cause du Coronavirus?", interroge-t-elle, marquant son ignorance face à la décision prise par les autorités religieuses.
Les mesures prises sur le plan religieux
Suites aux 13 mesures prises par le chef de l'Etat du Cameroun Paul Biya, les autorités religieuses n'ont pas attendu pour prendre des décisions fortes, visant à obliger les croyants ou chrétiens du pays, à respecter les dispositions prises pour barrer la voie au Covid-19, qui se répand comme une traînée de poudre dans le monde.
Parmi les 9 mesures prises dans le diocèse de Douala par l'Archevêque Samuel Kleda :
- la suspension des célébrations liturgiques publiques en semaine et le dimanche durant le temps de la crise sanitaire
- l'interdiction de tout regroupement des chorales, associations, mouvements paroissiaux
- les fidèles priés de rester chez eux tout en continuant de célébrer les chemins de croix, et autres dévotions en famille
Rappelons que tous les matins, la radio catholique "Veritas", diffuse en direct le chemin de croix et la messe. De quoi calmer l'anxiété de quelques paroissiens qui voient déjà le début de la fin des temps !
Toutes les religions frappées
Les paroisses restent toutefois ouvertes aux fidèles désireux de venir se recueillir dans le silence ou devant le saint-sacrement. Les prêtres sont aussi appelés à continuer de célébrer entre eux les messes aux heures habituelles et aux intentions demandées par les fidèles, pour davantage implorer la miséricorde de Dieu à qui "rien n'est impossible".
Par ailleurs, Monseigneur Samuel Kleda exhorte tous les fidèles à prier pour tous les pays gravement atteints, ainsi que pour les personnes infectées. La religions musulmane n'est pas en reste. Les Imams a leur tour, ont aussi suspendu tous les rassemblements de masse, particulièrement la prière du vendredi, qui regroupe en moyenne plus de 300 personnes. Chrétiens comme Musulmans fervents attendent déjà impatiemment la fin de ce confinement...
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