Le Bénin intensifie sa lutte contre la bilharziose et les vers intestinaux
Pour se débarrasser de la bilharziose et des vers intestinaux, les autorités béninoises ont organisé une campagne de traitement de masse en milieu scolaire dans 6 communes du Borgou.
Rebelote. Comme l'an dernier, le Bénin a organisé, du 10 au 14 mai, une campagne de traitement de masse contre la bilharziose et les vers intestinaux. Cette opération, qui ciblait les enfants âgés de 5 à 14 ans, a permis de distribuer des médicaments préventifs dans de nombreuses écoles du pays.
Connue également sous le nom de schistosomiase, la bilharziose est causée par des vers parasites qui portent le nom de Schistosomes ou Bilharzies, qui sont présents dans certaines eaux douces. Responsable de 200.000 décès par an dans le monde, la bilharzioze - qui sévit de manière endémique dans certaines régions du Bénin - est la deuxième maladie parasitaire la plus importante après le paludisme.
Des traitements efficaces
Le praziquantel est le médicament recommandé, à titre préventif, contre toutes les formes de bilharziose. "Il est efficace, sûr et ne coûte pas cher", explique l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais d'autres traitements existent, selon les nombreuses complications possibles de la maladie (intestinales, comme des troubles du transit, du sang dans les selles, ou uro-génitales telles que du sang dans les urines, des douleurs en urinant, etc). Des lésions de divers organes (reins, foie...) peuvent aussi être observées. Et généralement, les malades deviennent plus fragiles face aux infections.
Non traitée, la bilharziose - qui fait partie des maladies tropicales négligées - peut même être mortelle. D'où l'importance de cette campagne qui a permis de distribuer du praziquantel dans 2 communes du Borgou (N’Dali et Bembèrèkè), mais aussi de l’Albendazole, un médicament antiparasitaire indiqué contre les vers intestinaux (ténia, ascaris, oxyure...) à Parakou, Sinendé, Kalalé et Pèrèrè.
Un problème de communication
"Les enseignants nous aident à traiter leurs écoliers. Nous envoyons également un relais communautaire dans chaque école et son rôle est de traiter les enfants non scolarisés", précise Clémentine Bio Bigou, responsable des soins infirmiers de la zone Parakou-N'Dali. Mais bien que l'engouement des instituteurs et écoliers soit remarquable, les médicaments ne sont pas toujours livrés en temps souhaité. "Habituellement, c'est chaque six mois qu'on reçoit les médicaments mais des fois ça ne vient pas", a souligné un directeur d'école avant de souhaiter que cette action se poursuive et sans interruption. Car selon l'OMS, le traitement préventif devrait se répéter sur un certain nombre d’années.
Du côté des parents, un autre problème se pose. Selon certains habitants de la ville de Parakou, il n'y a pas eu suffisamment de communication autour de cette campagne de traitement de masse, et certains enfant ont été "oubliés". "Si j'avais appris qu'il y a une campagne pareille, j'ai deux enfants que j'aurais pu amener," regrette Bénédicte, une maman au foyer. Mais l'espoir n'est pas perdu. "En ce qui concerne les enfants qui pour une raison ou une autre n'auraient pu bénéficier de ces traitements durant cette campagne, les parents et tuteurs peuvent toujours se rendre dans les centres de santé publique les plus proches pour bénéficier du traitement," rassure Clémentine Bio Bigou.
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