L’Afrique bientôt autonome dans la production d'antipaludiques ?
L'Afrique dépend encore fortement de la Chine ou des pays occidentaux pour les médicaments. Pour renforcer la production sur le continent, l’Union africaine a décidé de soutenir davantage les fabricants africains, en ciblant une maladie : le paludisme.
À quand l’indépendance pharmaceutique de l’Afrique ? Si cette perspective semble encore lointaine, de nombreuses actions sont entreprises en ce sens. Ainsi, l'Union africaine est convaincue qu’il faut soutenir les industriels pharmaceutiques africains pour produire plus de médicaments.
Mi-décembre à Kigali (Rwanda), les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) ont conclu un protocole d'accord avec Medicines for Malaria Venture (MMV) en marge de la 2e Conférence Internationale sur la Santé Publique en Afrique (CPHIA 2022).
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Éradiquer le paludisme
L'objectif du protocole d'accord est de renforcer la sécurité de l'approvisionnement et de faciliter l'accès équitable à des antipaludéens approuvés de qualité pour maximiser l'utilisation et l'impact sanitaire des produits existants sur le continent. Les deux organisations ont ainsi affirmé leur volonté d'unir leurs efforts pour atteindre un objectif commun : renforcer les capacités de production de l'Afrique pour lutter contre des maladies comme le paludisme qui continuent de sévir sur le continent africain.
Actuellement, les produits pharmaceutiques sont fabriqués dans des pays tels que le Nigeria, l'Afrique du Sud, le Kenya, le Maroc et l'Égypte. L'Afrique importe entre 70 % et 90 % de ses produits pharmaceutiques. Le Covid-19 a démontré les vulnérabilités du continent africain liées à cette dépendance excessive des médicaments provenant d'Asie lorsque les importations de produits pharmaceutiques se sont arrêtées.
De nouveaux centres créés
Toutefois, "l'Afrique est capable de fabriquer ses propres médicaments", a précisé Dr Nicaise Ndembi, conseiller scientifique principal à Africa CDC. "Le partenariat entre Africa CDC et MMV augmentera la fabrication locale de médicaments et se concentrera sur l'établissement de plusieurs centres régionaux pour la fabrication d'ingrédients pharmaceutiques actifs (API) et de produits pharmaceutiques finis (FPP)", a-t-il ajouté.
"Nous pensons que des investissements ciblés et une collaboration avec certains fabricants crééront des opportunités pour élargir l'accès à des antipaludiques de qualité dans l'ensemble des secteurs public et privé", a souligné de son côté Pierre Hugo, directeur principal de la dynamique des marchés et des partenariats mondiaux de MMV.
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