Labial, génital, oculaire : comment soigner l'herpès ?
Qu'il touche les lèvres, les organes génitaux ou les yeux, l'herpès est dû à un virus très répandu et très contagieux. Il provoque des symptômes gênants mais des traitements réduisent leur retentissement.
740 millions d'Africains sont porteurs du virus de l'herpès ! Dans la plupart des cas, il s'agit d'herpès labial, le vilain bouton de fièvre comme on le surnomme, qui se réveille en cas de fatigue ou de stress. Et dans 15% des cas, c'est l'herpès génital qui malmène notre anatomie et peut s'avérer douloureux. Le virus de l'herpès, Herpes simplex, touche aussi bien la peau que les muqueuses. Il appartient à la même famille de virus que la varicelle et le zona.
Il se transmet par contact direct (entre la peau et/ou les muqueuses, mais aussi avec les sécrétions corporelles comme la salive, les sécrétions vaginales, le sperme). Il se manifeste par une éruption, dont la localisation dépend du type de virus. Quand il s'agit d'un virus de type HSV1, la localisation est souvent labiale, c'est le bouton de fièvre. Quand il s'agit de la souche HSV2, la localisation se situe au niveau du sexe, des fesses ou du périnée : c'est l'herpès génital.
Un virus qui revient
Quelle que soit la souche virale, le virus pénètre dans l'organisme, passe dans le sang et atteint les cellules de la peau ou des muqueuses. Des papules, petits boutons caractéristiques de l'herpès, apparaissent. La zone devient rouge et gonfle localement. Les papules mûrissent, deviennent des cloques transparentes contenant un liquide clair et finissent par éclater. C'est à ce moment-là que le risque de contamination est le plus important.
Au bout de quelque temps, les vésicules laissent place à des plaies souvent douloureuses (brûlures), puis sèchent assez rapidement pour former des croûtes qui disparaissent en quelques jours. Même si l'herpès guérit, les virus, eux, ne disparaissent pas de l'organisme. À chaque période de stress ou de fatigue, les virus ressortent du ganglion et regagnent la peau, l'herpès réapparaît. Les symptômes sont habituellement moins forts que durant le premier épisode, appelé primo-infection.
L'herpès oculaire
L'herpès oculaire est moins connu que l'herpès labial ou génital et pourtant ! Si l'herpès oculaire n'est pas bien traité, les conséquences peuvent être graves : baisse de vision voire perte totale de la vue dans les cas les plus graves. Moins fréquent que pour la bouche ou les parties génitales, l'herpès peut en effet atteindre l'œil et provoquer une infection de la cornée. L'oeil est rouge, larmoyant et douloureux et la vision peut être altérée.
Bien soigné, l'herpès oculaire n'est pas dangereux, mais s'il n'est pas diagnostiqué à temps les crises peuvent faire de dégâts irréversibles. Le problème est que les médecins eux-mêmes ne pensent pas toujours à lui devant un oeil irrité ! Pour le soigner, une pommade peut être appliquée. Bien se laver les mains avant et après l'application de la pommade et ne pas se toucher les yeux est fondamental pour ne pas contaminer d'autres zones, comme les lèvres !
L'herpès génital
L'herpès génital est une des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) les plus fréquentes. Elle reste pourtant mal connue. Les personnes atteintes sont le plus souvent asymptomatiques. Le virus peut donc être transmis sans que la personne ne sache qu'elle en est porteuse. Cela entraîne parfois un vrai malaise dans le couple et des soupçons d'infidélité…
L'herpès génital n'est pas toujours facile à diagnostiquer. Les éruptions cutanées sur les parties génitales peuvent avoir des origines très différentes comme une mycose ou encore une MST. Pour s'assurer qu'il s'agit du virus de l'herpès, il faut faire un prélèvement directement sur les lésions. Ce prélèvement indolore permettra aussi de vérifier la présence ou non d'autres infections sexuellement transmissibles comme la syphilis ou encore des mycoses.
L'herpès labial
Il est recommandé de ne pas embrasser ses proches, notamment les bébés, les personnes souffrant de dermatose atopique (comme l'eczéma) ou immunodéprimées. Les personnes atteintes du VIH-Sida, surtout si l'infection est à un stade avancée, courent plus de risques de contracter l'herpès, et d'avoir des crises graves et des complications ! Il faut éviter tout contact buccal avec autrui et ne partager aucun objet ayant été en contact avec la salive et la bouche.
Les lésions ne doivent pas être touchées, hormis pour les soigner avec la crème (et en s'étant lavé les mains avant et après le soin). Humidifier ses lentilles avec de la salive est déconseillé puisque le virus se retrouve dans les sécrétions corporelles. La fellation et le cunnilingus sont également à éviter.
L'herpès néonatal
L'herpès néonatal reste rare, (environ 10 naissances sur 100 000 dans le monde) mais il est à surveiller ! En effet l'herpès vaginal peut se transmettre de la mère à l'enfant lors de l'accouchement, particulièrement si des symptômes sont présents chez la mère.
Une contamination peut entraîner une incapacité neurologique durable ou même le décès du nourrisson. Il est donc essentiel pour les femmes de signaler à leur médecin si elles souffrent d'herpès et de surveiller les crises en fin de grossesse, afin d'éviter la transmission !
Réduire les risques de transmission
L'abstinence est de mise durant les crises, quand il y a des lésions ou d'autres symptômes. Mais le virus peut être transmis même en leur absence car il a été prouvé que la contamination était possible avec une peau saine. Le port du préservatif réduit le risque de transmettre l'herpès génital mais il ne couvre pas la totalité des zones susceptibles d'être affectées.
Lorsque l'on rencontre un nouveau ou une nouvelle partenaire, l'honnêteté serait plus conseillée peu de gens touchés par l'herpès l'adoptent, par peur du rejet. En cas d'herpès labial ou oculaire, ne pas se frotter les yeux, ne pas se toucher le sexe sans s'être lavé les mains ; ne pas mettre de maquillage sur les lèvres ; ne pas partager son linge de toilette et ne pas sécher les yeux avec le même coin de serviette utilisé pour sécher les lèvres.
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