La production et la commercialisation du cannabis thérapeutique se précisent au Maroc
Pour mettre en oeuvre une loi légalisant l'usage thérapeutique du cannabis, le Maroc finalise ses derniers préparatifs.
Doucement mais sûrement. Quelques mois après avoir adopté une loi autorisant "les usages licites du cannabis médical, cosmétique et industriel", l'Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (Anrac) a récemment vu le jour. Son conseil d'administration a récemment approuvé son organigramme et son budget au titre de l'année 2022, sous la présidence du ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit.
Cette nouvelle structure publique est chargée de contrôler toutes les étapes de la chaîne de production, depuis l'importation des semences et la certification des plants jusqu'à la commercialisation des produits issus du cannabis. Son plan d'action comprend en particulier le prochain lancement de procédures d'octroi de licences aux opérateurs nationaux et internationaux de l'industrie du cannabis licite. L'agence devra également mettre en place les premières coopératives de transformation et de fabrication, composées exclusivement de cultivateurs locaux.
Valoriser une culture lucrative
Traditionnellement cultivé depuis des siècles, autorisé sous le protectorat français, interdit en 1954 mais toléré depuis, le "kif" y fait vivre au moins 60.000 familles sur 55.000 hectares, selon des chiffres officiels de 2019.
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En mars dernier, le gouvernement avait fixé les zones autorisées à la culture, à la production, à l'exploitation du cannabis, soit les provinces d'Al Hoceima, de Chefchaouen et Taounate, situées dans le Rif, région montagneuse enclavée et déshéritée. D'autres provinces pourraient être ajoutées "suivant l'intérêt manifesté par les investisseurs nationaux et internationaux à l'égard des activités liées à la chaîne de production du cannabis", selon le ministère de l'Intérieur.
Ce cadre juridique vise à permettre à l'Etat de valoriser une culture lucrative actuellement aux mains des trafiquants. Il ne concerne pas le cannabis "récréatif", toujours prohibé. Le but est de "reconvertir les cultures illicites destructrices de l'environnement en activités légales durables et génératrices de valeur et d'emplois", selon la loi de 2021.
Jusqu'à présent, les petits cultivateurs du Nord touchaient "4% du chiffre d'affaires final dans le circuit illégal" contre potentiellement "12% dans le marché légal", d'après l'agence officielle MAP.
Source : AFP
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