La mortalité à la naissance augmente en Afrique
D’après le rapport intitulé « Une tragédie à bas bruit : le fardeau mondial de la mortinatalité » de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Cameroun est parmi les nations les plus touchées par la mortinatalité. En Afrique Subsaharienne, le taux est passé de 27% en 2000 à 42% en 2019.
La mortalité à la naissance prend des proportions inquiétantes en Afrique. 84% de ces décès se produisent dans les pays à faible revenu et dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Le rapport de l'OMS révèle qu’en 2019, trois "mortinaissances" sur quatre ont eu lieu en Afrique subsaharienne ou en Asie du Sud. La "mortinaissance" se produit lorsque le bébé meurt après 20 semaines de gestation, mais avant l'accouchement. On appelle avortement spontané, ou fausse couche, la mort fœtale qui survient avant 20 semaines.
Le Cameroun fait partie des pays qui connaissent une augmentation de ce taux de mortalité entre 2000 et 2019. L’Afrique subsaharienne est passée de 27 pour 1000 en 2000 à 42 pour 1000 en 2019.
Manque de personnel et de matériel
Selon les auteurs de cette étude, la plupart des mortinaissances sont dues à des soins de mauvaise qualité pendant la grossesse et l’accouchement. Le rapport précise que l’absence d’investissements dans les services prénatals ainsi que dans le renforcement du personnel infirmier et des sages-femmes, constitue l’une des principales difficultés.
Plus de 40 % de ces décès se produisent pendant le "travail", c'est-à-dire l'accouchement, des drames qui pourraient être évités si des agents de santé formés étaient présents lors des accouchements et si des soins obstétricaux d’urgence étaient disponibles rapidement. En Afrique subsaharienne, environ la moitié des mortinaissances surviennent pendant le travail, contre 6 % en Europe, en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Le Covid-19 pourrait amplifier le phénomène
Avec la pandémie de Covid-19 qui continue de sévir dans le monde entier, l'Unicef et l'OMS alertent. Selon ces organismes onusiens, "la pandémie de Covid-19 pourrait faire augmenter le nombre de mortinaissance à l’échelle mondiale. Une réduction de 50 % des services de santé due à la pandémie pourrait entraîner près de 200 000 naissances mort-nées supplémentaires sur une période de 12 mois dans 117 pays à revenu faible et intermédiaire. Soit une hausse de 11,1 %".
Sans action urgente, souligne l’Unicef, "des millions de familles connaîtront la mort tragique d’un bébé au cours de la prochaine décennie". Chaque pays est donc appelé à mettre sur pied, le "plan d’action pour chaque nouveau-né", dont le but est d’abaisser le taux à 12 décès ou moins pour 1000 naissances totales d’ici 2030 et à combler les écarts d’équité.
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