La lutte contre le sida en RDC pourrait être freinée par les violences, selon l'ONU
Dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), les violents affrontements entre le groupe armé M23 et l’armée congolaise (FARDC) menacent les services de traitement, de prévention et de soins pour les personnes vivant avec le VIH.
Il y a dix ans tout juste, les rebelles du M23 s'emparaient de Goma. Aujourd'hui, la même rébellion est à quelques dizaines de km de la grande ville de l'est de la RD Congo, qui encore une fois vit dans la crainte et l'incertitude. Les violents affrontements entre le groupe armé M23 et l’armée congolaise (FARDC) ont poussé des centaines de milliers de personnes à quitter précipitamment leurs maisons. Des combats qui nuisent aussi aux services de traitement, de prévention et de soins pour les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus.
Dans les zones dépendant des établissements de santé de Rutshuru et Rwanguba où ont été signalés des combats intenses, le Programme national de lutte contre le sida (PNLS) au Nord-Kivu recense 1.155 personnes séropositives actuellement sous traitement, dont 102 femmes enceintes et 46 enfants. "Je me fais beaucoup de souci pour la santé et le bien-être des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus, tant dans les zones de combat que dans les communautés accueillant les personnes déplacées. Certaines ont peut-être dû quitter leur domicile à la hâte sans avoir le temps de prendre leurs médicaments", estime la directrice pays de l’ONUSIDA, Susan Kasedde.
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"Une course contre la montre"
"Je suis particulièrement préoccupée par la situation des mères enceintes et allaitantes vivant avec le VIH et de leurs bébés. L’interruption du traitement pour ces mères aurait des conséquences catastrophiques pour leurs jeunes enfants. C’est une course contre la montre et nous devons faire tout notre possible pour trouver rapidement ces femmes et les renvoyer vers les services de soins", explique Susan Kasedde.
Face à la situation d’urgence actuelle, les autorités congolaises multiplient leurs efforts. En partenariat avec l'ONUSIDA, elles essaient de donner des moyens et une cohérence à la lutte contre une maladie qui décime encore beaucoup de vies. En 2021, plus de 21.000 nouvelles infections au VIH ont été déplorées en République démocratique du Congo (RDC), soit au moins 57 personnes par jour. Et 14.000 Congolais sont mortes du sida l’année dernière.
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