Hémorragie de la délivrance : pourquoi il faut être vigilant après l'accouchement
L'accouchement est passé, bébé est arrivé... mais il ne faut pas relâcher la vigilance ! Dans les heures qui suivent la naissance d'un enfant, la jeune maman peut faire une hémorragie, aux conséquences parfois dramatiques.
C'est une complication grave qui peut toucher n'importe quelle femme qui vient d'accoucher ! L'hémorragie de la délivrance, aussi appelée hémorragie du post partum, se caractérise par une grosse perte de sang qui peut menacer la vie de la jeune maman. Pour assurer la sécurité de celle-ci, il est important qu'elle soit surveillée par une personne qualifiée dans les heures qui suivent l'accouchement.
La délivrance est la 3ème phase de l'accouchement. Quelques minutes après ce dernier, quand tout se passe bien, l'utérus se contracte à nouveau, beaucoup plus doucement, pour expulser le placenta, la membrane utérine et le cordon ombilical. Ce phénomène, qu'on appelle la rétraction du muscle utérin, doit permettre aux artères et aux nombreux vaisseaux qui alimentent le placenta en sang, oxygène et nutriments, de se refermer progressivement. Mais il arrive que cette rétractation ne se déroule pas correctement. Ce qui entraîne l'hémorragie du post partum.
Urgence obstétricale
Il est normal qu'une femme perde un peu de sang suite à l'accouchement ! Mais au delà d'une certaine quantité, il faut s'inquiéter : on parle d'hémorragie du post partum lorsque la maman perd plus d'un demi litre de sang en cas d'accouchement par voie basse, et plus d'un litre s'il s'agit d'une césarienne. L'hémorragie de la délivrance est une urgence obstétricale qui nécessite l'intervention d'une équipe médicale (obstétricien, sage-femme, parfois même un anesthésiste-réanimateur). Il faut rapidement identifier la cause du saignement et l'arrêter, sans quoi la maman peut perdre la vie.
Le plus souvent, la cause de l'hémorragie est l'atonie utérine, c'est-à-dire un utérus qui ne se contracte pas assez pour permettre l'expulsion du placenta. Parfois, elle peut être causée par un problème de délivrance : expulsion partielle du placenta, voire absence d'expulsion. L'équipe médicale va alors soit retirer le placenta à la main, soit administrer un médicament contractant pour aider le corps à l'expulser. Mais dans certains cas graves (et heureusement très rares), si l'hémorragie continue, il faut pratiquer une hystérectomie, c'est-à-dire retirer l'utérus, pour sauver la vie de la mère.
Surveillance accrue
L'hémorragie de la délivrance se déclare en général dans les deux heures suivant l'accouchement, mais la maman est à risque pendant 24h après la naissance. Il est donc important de surveiller l'évolution de son état de santé en s'assurant qu'elle ne perd pas trop de sang, qu'elle n'a pas de vertiges et en vérifiant son pouls et sa tension artérielle.
Toutes les femmes peuvent faire une hémorragie post partum, mais il existe quelques facteurs de risque connus qui doivent entraîner une surveillance renforcée : les grossesses multiples (jumeaux, triplés ou plus), les femmes ayant eu plus de quatre enfants, les accouchement particulièrement longs ou encore la naissance d'un très gros bébé. Il faut également surveiller les femmes ayant développé un placenta praevia, c'est-à-dire un placenta qui se situe en bas de l'utérus et peut boucher partiellement ou totalement le passage de bébé. Mais attention chez beaucoup de femmes, la complication survient sans facteur de risque. D'où l'importance de voir régulièrement un médecin pour être bien prise ne charge pendant votre grossesse !
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