Guinée : on en sait plus sur le cas de maladie de Marburg
Un premier cas de la maladie à virus de Marburg, qui provoque une fièvre hémorragique, a été enregistré en Guinée. Le pays surveille de près l'évolution de la situation, pour endiguer une éventuelle épidémie.
C'est confirmé ! Un premier cas de la maladie à virus de Marburg a été détecté en Guinée. Il s'agit du premier cas selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le gouvernement guinéen. Selon l'OMS, la menace d'une épidémie est "élevée" au niveau national et régional, mais "faible" au niveau international. "La maladie à virus de Marburg, qui appartient à la même famille que le virus responsable d'Ebola, a été détectée, moins de deux mois après que la Guinée a déclaré la fin de l'épidémie d'Ebola qui avait éclaté au début de l'année", a souligné le bureau africain de l'OMS.
L'information sur l'apparition du virus en Guinée a été confirmée par le gouvernement guinéen. Des échantillons prélevés sur le patient et testés par un laboratoire de terrain de Guéckédou, ainsi que par le laboratoire national guinéen de la fièvre hémorragique se sont révélés positifs au virus de Marburg. Des analyses complémentaires effectuées par l'Institut Pasteur du Sénégal ont confirmé ce résultat. "L'investigation enclenchée depuis le 4 août 2021 autour du premier cas n'a pas révélé d'autre cas suspect de fièvre de Marburg. Cependant, 155 cas contacts ont été listés et suivis quotidiennement", ont rassuré les autorités guinéennes.
Premier décès
On en sait un peu plus sur le premier malade, détecté dans la préfecture de Guéckédou, au sud, dans un village situé dans une région forestière proche des frontières du Sierra Leone et du Liberia. Il s'agit d'un homme, décédé le 2 août dernier et dont les symptômes remontaient au 25 juillet, selon les pécisions de l'OMS. Le patient avait été soigné dans une clinique de la localité de Koundou à Guéckédou, où une équipe d'enquêteurs médicaux avait été dépêchée afin d'étudier l'aggravation de ses symptômes. Dans un tweet, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a relevé la nécessite de mettre en œuvre "un effort concerté pour prévenir la transmission et protéger les communautés".
Une première équipe de 10 experts de l'OMS, dont des épidémiologistes et des socio-anthropologues, est déjà sur le terrain et fournit un appui aux autorités sanitaires nationales qui mènent au plus vite une enquête approfondie. Les autorités sanitaires vont aussi intensifier les interventions d'urgence, notamment de l'évaluation des risques et la surveillance de la maladie, mais aussi la mobilisation communautaire et le dépistage, les soins cliniques, la lutte anti-infectieuse et la fourniture d'un appui logistique. Enfin, la surveillance transfrontalière est renforcée, de sorte à pouvoir détecter rapidement un cas éventuel dans les pays voisins.
Une première en Afrique occidentale
Trois membres de la famille du patient décédé et un travailleur de la santé ont été identifiés comme des contacts étroits à haut risque. Leur état de santé est surveillé de près, tandis que des enquêtes sont en cours pour identifier la source de l'infection et d'autres contacts du "cas index", a précisé l'OMS. La maladie à virus de Marburg se transmet à l'homme par les chauves-souris Rousettus aegypticus et se propage dans l'espèce humaine par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées, ou avec les surfaces et les matériaux, selon l'OMS. En Afrique, des flambées et des cas sporadiques de maladie à virus de Marburg ont été signalés en Angola, au Kenya, en Ouganda, en Afrique du Sud et en République démocratique du Congo. Mais c'est la première fois que le virus est détecté en Afrique occidentale.
La maladie commence de façon soudaine, avec une forte fièvre, des maux de tête intenses, des courbatures et un éventuel malaise grave. Viennent ensuite des diarrhées, des crampes abdominales, des nausées et des vomissements. Dans les cas les plus graves, des hémorragies peuvent apparaître. La mort survient en général 8 à 9 jours après l'apparition des premiers symptômes. Lors des épidémies précédentes, les taux de létalité ont varié entre 24% à 88%, en fonction de la souche virale et de la gestion des cas. Il n'existe ni vaccins ni traitements antiviraux approuvés pour traiter le virus de Marburg, mais la réhydratation par voie orale ou intraveineuse et le traitement des symptômes spécifiques améliorent les taux de survie.
Enrayer l'épidémie
"Nous saluons la vigilance et l'action d'investigation rapide des agents de santé guinéens" a déclaré la Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. "Pour éviter que la propagation du virus de Marburg n'atteigne un rythme fulgurant, nous devons l'enrayer dès maintenant", a-t-elle insisté. "Nous travaillons avec les autorités sanitaires locales afin de mettre en œuvre une riposte rapide, basée sur l'expérience et l'expertise acquises par la Guinée dans le cadre de la gestion de l'épidémie de la maladie à virus Ebola, qui se transmet de manière similaire".
La préfecture de Guéckédou est la même que celle où s'est déclarée la récente épidémie d'Ebola, et où les premiers cas de l'épidémie de ce virus, qui a sévi entre 2014 et 2016 en Afrique de l'Ouest, avaient été détectés. Les agents de santé y sont donc habitués à agir rapidement face à ce type d'épidémie. Mais seul l'avenir pourra dire si les contacts actuellement en observation, ont eux aussi contracté la maladie et déclenché une épidémie.
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