En Afrique, l'excision tue toujours !

De Djibouti à l'Egypte en passant par le Mali, le Sénégal ou encore le Burkina Faso et la Guinée, l'excision - qu'on appelle aussi mutilation génitale féminine (MGF) - est encore largement pratiquée dans une trentaine de pays africains. Est-elle dangereuse ?

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
A Djibouti, l'excision est presque une pratique nationale (Illustration)
A Djibouti, l'excision est presque une pratique nationale (Illustration)

Elle avait 12 ans et l'innocence qui va avec. Elle est morte dans une clinique égyptienne, après une excision. Les parents de la victime et le médecin qui a pratiqué la mutilation du clitoris ont tous été arrêtés, en vertu d'une loi de 2008 qui criminalise l'excision (qui correspond à toutes les mutilations des organes génitaux féminins) en Egypte. Mais même si cette pratique est interdite dans le pays des Pharaons, près de 9 femmes sur 10 dans le pays auraient été excisées, selon une enquête menée en 2015. 

Si chaque année, le 6 février marque la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, la lutte contre l'excision se heurte à un sentiment d'obligation sociale très fort. Dans des pays comme la Somalie, la Guinée, le Mali, le Djibouti ou encore le Sénégal et le Burkina Faso, cette pratique est presque nationale. Selon un rapport de l'UNICEF datant de 2017, 98% des filles subissent des mutilations génitales en Somalie, 97% en Guinée et 93% à Djibouti. Et la majorité des filles est excisée avant l'âge de cinq ans. 

Une pratique très dangereuse 

L'excision fait courir beaucoup de risques aux femmes et jeunes filles victimes d'excisions. Parmi les dangers auxquels elles sont exposées, on peut citer : 

  • De fortes douleurs : Couper des tissus sensibles des organes génitaux peut entrainer des douleurs extrêmes au niveau de la vulve, des lèvres et du clitoris. Même la cicatrisation est très douloureuse puisqu'elle est rarement accompagnée de soins.
  • Des saignements voire une hémorragie : L'excision entraine beaucoup de saignements et dans certains cas, elle peut même causer une hémorragie qui peut provoquer la mort.
  • Différentes infections : l’utilisation d’un même instrument non stérilisé pour l’excision de plusieurs filles favorise le risque de transmission d'infections vulvaires ou urinaires qui peuvent rendre stérile. Cela peut même être à l'origine d'une transmission du VIH/Sida
  • Des problèmes pour uriner : l'excision peut empêcher l'urine et les menstruations de s'écouler normalement
  • La mort : les mutilations génitales peuvent aussi tuer, au moment de l'acte par des hémorragies ou des infections

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