Afrique du Sud : un train au chevet des malades
Pour apporter des soins aux populations les plus démunies, le Phelophepa, un train médicalisé, parcourt l'Afrique du Sud.
C'est un train pas comme les autres ! Dans cette rame, stationnée pour le moment dans une gare de Soweto, ni passager, ni marchandise. Le Phelophepa, qui signifie "bonne santé" en tswana et sotho, sillonne l'Afrique du Sud 9 mois par an pour apporter des soins médicaux aux déshérités et aux personnes installées dans des secteurs éloignés des établissements de santé.
Entièrement équipées de matériel d'optométrie, dentisterie, et même d'une pharmacie, les 19 wagons offrent aussi des consultations de médecine générale et de psychologie. Un véritable dispensaire sur rail, pour s'approcher au plus près des populations les plus rurales.
Soigner les plus démunis
Deuxième puissance industrielle du continent, l'Afrique du Sud est pourtant confrontée à une importante pauvreté encore aggravée par le coronavirus, qui prive certains d'accès aux soins médicaux.
"C'est génial, car on entend que les gens nous remercient du fond du cœur", explique Thompho Sadiki, optométriste à bord du Phelophepa. "Ces gens qu'on aide, parfois, ils n'ont jamais eu accès aux services de santé. Donc on voit qu'on fait quelque chose qui va vraiment les aider".
Une opportunité unique
Ils sont quelques centaines ce matin-là, à attendre une consultation. Parmi eux, Retshepile Mosena raconte avoir tenté d'économiser, depuis que sa vue a commencé à baisser, pour se payer des lunettes. Mais "les tests oculaires sont chers, et les lunettes encore plus", explique la jeune fille, qui s'en tirera ici pour 30 rands, soit moins de deux euros pour une consultation et des lunettes adaptées à sa vue.
Gérée par la compagnie publique Transnet, la clinique sur rails a démarré avec trois voitures et des consultations d'optométrie, en 1994, la directrice, Thelma Sateke. Aujourd'hui, le train accueille 65.000 patients par an. "Le Phelophepa a encore beaucoup à faire pour apporter des services dans les zones rurales où les soins sont inexistants ou rares", souligne toutefois Mme Sateke, ajoutant que dans le pays, "l'accès aux soins à 100% n'est pas prêt d'être atteint". Alors en attendant, le Phelophepa continue sa route.
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