En Afrique, les progrès réalisés en matière de mortalité maternelle et infantile sont en recul
Pour de nombreuses femmes africaines, l’accouchement est risqué et des millions d’enfants ne vivent pas assez longtemps pour célébrer leur cinquième anniversaire
Un ralentissement des progrès réalisés au cours de la dernière décennie dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile est projeté en Afrique. C'est ce qui ressort du dernier rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’Atlas des statistiques sanitaires africaines 2022 a évalué les neuf cibles relatives à l’objectif de développement durable (ODD) de santé et relève qu’au rythme actuel des progrès, des investissements accrus s’avèrent nécessaires pour accélérer les résultats vers l’atteinte de ces cibles. La réduction de la mortalité maternelle figure parmi les plus difficiles à atteindre.
Lire aussi : Diarrhée, pneumonie, paludisme... en Afrique, un outil numérique sauve des vies
Le rapport indique qu’en vue d’atteindre la cible des objectifs de développement durable, l’Afrique devra réduire de 86 % ses taux par rapport à la situation qui prévalait en 2017, date de la dernière notification des données, ce qui constitue un exploit irréaliste en considérant le recul observé actuellement.
Selon les projections de l'agence onusienne, environ 390 femmes en Afrique subsaharienne perdront la vie pendant l’accouchement pour 100.000 naissances vivantes d’ici à 2030. Cette estimation est cinq fois supérieure à la cible des ODD fixée pour 2030, qui est de faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 décès pour 100.000 naissances vivantes. Elle est également très loin de la moyenne de 13 décès pour 100.000 naissances vivantes observée en Europe en 2017. C’est plus que la moyenne mondiale de 211.
Lire aussi : Deuil périnatal : il faut briser le tabou des mort-nés
Le taux de mortalité infantile dans la Région se situe à 72 décès pour 1.000 naissances vivantes. On s’attend, au mieux, à un scénario de 54 décès pour 1000 naissances vivantes à l’horizon 2030. Ce qui est bien supérieur à la cible de réduction qui est fixée en-dessous de 25 décès pour 1.000 naissances vivantes. Autrement dit, il faudra "un changement radical de cap" pour "atteindre les objectifs relatifs à la santé", explique la Dre Moeti.
Pour ne manquer aucune info santé, abonnez-vous à notre newsletter !