Ebola fait son retour dans l'est de la RDC, Beni contre-attaque
Cinq mois après la fin de la dernière épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo, un nouveau cas a été identifié dans l'est du pays.
La riposte s'organise. Quelques jours après l'identification d'un cas d'Ebola dans la zone de santé de Beni, les équipes sanitaires sont à pied d'oeuvre sur le terrain pour assurer "le listage et le suivi d'environ 100 contacts à ce jour et la décontamination des formations sanitaires".
Le cas confirmé est "un enfant de 3 ans de sexe masculin hospitalisé et décédé en date du 6 octobre", précise le ministère de la Santé. Un prélèvement effectué sur l'enfant a été envoyé pour analyse à Goma, chef-lieu de la province, et s'est révélé positif au virus Ebola. Une mauvaise nouvelle, quand on sait que le pays a été récemment frappée par une 12e épidémie de fièvre hémorragique. Celle-ci avait duré trois mois, durant lesquels 12 cas avaient été enregistrés, avec six décès et des centaines de personnes vaccinées. Une autre très grave épidémie avait été enregistrée dans le Nord-Kivu entre août 2018 et juin 2020, qui avait causé la mort de plus de 2.000 personnes.
Parmi la population, la crainte est grande de vivre une nouvelle calamité. "On ne pensait pas qu'Ebola allait encore surgir", explique le préfet, Golbert Mawa.
"Des cas sporadiques ?"
Dans un communiqué, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a rappelé que Beni avait été l’un des épicentres de cette épidémie de 2018-2020 et se situait à environ à 50 km de la ville de Butembo, touchée par l'épidémie de cette année. "Il arrive que des cas sporadiques surviennent après une épidémie majeure, mais il est trop tôt pour dire si ce cas est lié aux épidémies précédentes", a jugé l'OMS.
"Le Nord-Kivu a été accablé par des épidémies d’Ebola ces dernières années, mais une expertise locale et une conscience communautaire ont été développées, ouvrant ainsi la voie à une riposte rapide", estime la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Beni contre-attaque
Samedi après-midi, une réunion de crise a été organisée à l'antenne de Beni de la division provinciale de santé du Nord-Kivu, avec des représentants du ministère de la Santé, de la protection civile, de la Croix-rouge, de l'Unicef et divers "relais communautaires".
L'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance) a assuré dans un communiqué être "déjà sur le terrain". "Du personnel supplémentaire se rendra à Beni durant le week-end pour soutenir les activités de mobilisation communautaire, de contrôle des infections et de décontamination", a précisé l'organisation qui prévoyait d'expédier ce dimanche "des équipements médicaux ainsi que des fournitures pour l’eau, l’assainissement et le contrôle des infections".
"Grâce à l'expérience acquise dans la gestion de la maladie à virus Ebola lors de précédentes épidémies, nous sommes assurés que les équipes de riposte (...) parviendront à contrôler dans les meilleurs délais cette épidémie", estime le ministère de la Santé dans un communiqué, à l'heure où la capitale Kinshasa fait face à une flambée de rougeole.
Identifié pour la première fois en 1976 en RDC (ex-Zaïre), le virus Ebola se transmet à l'Homme par des animaux infectés. La transmission humaine se fait par les liquides corporels, avec pour principaux symptômes des fièvres, vomissements, saignements, diarrhées. Des traitements ont désormais montré une certaine efficacité contre cette fièvre hémorragique, de même que des vaccins administrés dans l'entourage de cas positifs.
Source : AFP
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