Dépigmentation de la peau : Flora Zé et Mani Bella disent NON !
L’animatrice radio Tv Flora Zé et la chanteuse Mani Bella mènent des actions contre le décapage et le blanchiment de la peau.
Chacune sa méthode. Au Cameroun, l’animatrice radio Tv Flora Zé et l’artiste chanteuse Mani Bella mènent des actions contre le "décapage" de la peau. Si Mani Bella alerte ceux qui la suivent sur les réseaux sociaux, Flora Zé, pour sa part, organise des événements dont le but est de valoriser la peau noire.
La dépigmentation de la peau est une habitude prisée par les femmes au Cameroun. Le phénomène fait des ravages aussi bien sur la santé que dans le portefeuille des pratiquantes. Ces deux Camerounaises bien connues dans la sphère du show-biz ont décidé d‘engager la lutte. Elles ont lancé des initiatives visant à aider les adeptes du "ndjansang" (appellation très répandue de cette pratique au Cameroun) à changer leurs habitudes.
Revirement pour Mani Bella
Au mois d’avril 2019, Mani Bella elle-même habituée à se décaper la peau annonçait sa décision de mettre un terme à cette pratique. "Les orteils brûlés fini, ooooooo, Les dépenses finies, oooooo, Avoir peur du soleil fini, ooooo, La destruction de ma peau c'est terminéééé!", clamait-elle sur Facebook pour expliquer son revirement depuis le titre "Pala pala woman", qui l’a révélée au public en 2014.
“Le naturel est la meilleure option c’est tout. Je n’oblige personne à arrêter. Je sensibilise juste en partageant mon expérience car je connais les aléas du ndjansang”, commente la jeune artiste.
“Black and beauty”
Flora Zé, elle, n’a jamais essayé de se blanchir la peau. L’employée d’Equinoxe Radio et télévision surnommée “blacky” par certains de ses proches met en valeur son teint couleur ébène. C’est le message qu’elle a voulu faire passer à celles qui ont pris part au "Black and beauty", l’événement qu’elle a organisé en avril 2019 dans l’intention de sensibiliser sur les dangers de la dépigmentation de la peau.
"On est quand même à 73% de femmes qui s’adonnent à la dépigmentation dans tout le Cameroun. C’est énorme ! Aujourd’hui quand vous avez 5 femmes devant vous, 3 se dépigmentent. Et puis l’on n’a pas besoin d’être un spécialiste ou de faire une enquête spéciale pour le savoir. Forcément dans chaque famille, il y a quand même une femme, une tante, une amie, qui se décape. Chacun a toujours une histoire en rapport avec la dépigmentation. Et au vu de tout cela nous avons décidé de sensibiliser !", explique Flora Zé
Belle et naturelle
La promotrice de la beauté noire propose des solutions alternatives. Lors du "Black and beauty" 2019 un point d’honneur a été mis sur la valorisation des produits confectionnés par des artisans qui y participaient. “A ceux qui ont du mal à se situer dans les produits corporels nous disons qu’ils ont sur place des produits naturels, faits à base d’avocats, de safous, de légumes, de fruits. Bref des aliments de chez nous avec lesquelles on peut avoir des huiles essentielles, végétales. Beaucoup de belles choses pour embellir notre peau".
Dans une étude rendue publique en juin 2019, la Société camerounaise de dermatologie (SOCADERM) faisait savoir que Douala, deuxième agglomération du pays, est la ville la plus concernée par la dépigmentation. Elle expliquait que plus d’un quart de la population y était concernée par le blanchiment de la peau.
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