Covid : en Afrique du Sud, les grossesses précoces explosent depuis la pandémie

Les grossesses de jeunes filles ont explosé en Afrique du Sud depuis la pandémie de Covid-19. Dans la région de Johannesburg, cette hausse atteindrait 60%.

Badr Kidiss avec AFP
Badr Kidiss avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Les grossesses précoces ont de lourdes conséquences pour les jeunes filles sud-africaines (Image d'illustration)
Les grossesses précoces ont de lourdes conséquences pour les jeunes filles sud-africaines (Image d'illustration)

Une explosion de bébés Covid ! En Afrique du Sud, la pandémie de Covid-19, qui sévit depuis plus d'un an et demi, a des conséquences terribles pour les très jeunes femmes. Selon un rapport de l'ONG Save the Children, les grossesses d'adolescentes, voire de pré-adolescentes, ont explosé en Afrique du Sud. L'organisation évoque une hausse de 60% dans la région de Johannesburg, la plus peuplée du pays. 

De nouvelles statistiques publiées par le ministère de la Santé de la province du Gauteng, où vivent un quart des Sud-Africains autour de Johannesburg et de la capitale Pretoria, montrent que plus de 23.000 mineures ont accouché, entre avril 2020 et mars 2021. Plus de 900 d'entre elles avaient moins de 14 ans. En Afrique du Sud, les maternités précoces contraignent de nombreuses filles (déjà stigmatisées, car leurs grossesses sont mal vues ou peuvent signifier un mariage contraint), à quitter l'école et "les enferment dans un cycle de pauvreté et de dépendance à l'égard de l'aide publique", souligne l'ONG. 

Protéger les enfants

"Voir un enfant se transformer en mère est un crève-cœur. Les enfants ont besoin d'être des enfants, pas de les mettre au monde. C'est particulièrement accablant d'apprendre qu'autant de filles ayant accouché l'an dernier étaient à peine adolescentes", note le responsable santé et nutrition de Save the Children, Marumo Sekgobela. De plus, ces grossesses non-désirées poussent certaines jeunes filles à recourir à des avortements clandestins, qui sont à la fois traumatisants et dangereux : le risque d'infection ou d'hémorragie est extrêmement élevé, mettant la vie de ces jeunes filles en danger. 

L'ONG alerte sur le fait que la pandémie risque d'être synonyme de "reculs irréversibles et de progrès perdus" pour les jeunes filles, appelant notamment les autorités à faciliter la diffusion d'informations indispensables sur la contraception et la protection contre les MST. Les adolescents sud-africains ne bénéficient pas d'une éducation sexuelle suffisante, note encore Marumo Sekgobela, ni d'un accès à des services de santé "abordables et appropriés". Le gouvernement et les autorités de santé doivent se mobiliser d'urgence pour éviter que les vies de plus de jeunes filles soient ruinées par ces grossesses précoces. 

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