Covid-19 : l'Afrique Centrale joue son va-tout pour vacciner une population réticente
La résurgence des contaminations au Covid-19 dans certains pays d'Afrique Centrale la sous-région a poussé les gouvernements à serrer la vis.
Elles ne passent pas. Les mesures annoncées dans différents pays d'Afrique Centrale pour faire face à la propagation du Covid-19 ne font pas l'unanimité. Que ce soit au Gabon, au Cameroun ou au Congo-Brazzaville, cette résurgence des cas s’explique par la présence du variant Delta dans la sous-région. Face à cette situation, les gouvernements jouent leur va-tout pour vacciner une population de plus en plus réticente.
Le bras de fer continue au Gabon
Le Gabon
fait face à une opposition entre le syndicat des transporteurs et le Comité de
Pilotage du Plan de Veille et de Riposte contre l’épidémie à coronavirus
(COPIL). Face à la suspension de deux agences accusées d’avoir transporté
des passagers non détenteurs de tests PCR négatif ou laissez-passer contre une
augmentation du prix du ticket de voyage, le Syndicat libre des transporteurs
terrestres du Gabon (Syltteg) a déposé un préavis de grève le 12 Octobre. Il
estime que les mesures prises par le COPIL, au début de la pandémie sur le sol gabonais, ont fait chuter le chiffre d'affaires de près de 70%. Le Syndicat dénonce aussi des amendes arbitraires et le
“harcèlement des agences de voyage malgré
les efforts accomplis“.
Au Cameroun, l'obligation vaccinale gagne du terrain
Après le personnel de la Société de presse et d’édition du Cameroun (Sopecam), les employés administratifs de la région de l’Est et les agents de la présidence de la République, tous les fonctionnaires du pays sont invités à se faire inoculer un vaccin anti-Covid. Les ministère de la Santé, de la Fonction publique et de la réforme administrative annoncent qu'une campagne de vaccination est prévue pour tous leurs agents du 5 au 30 novembre prochain. "Ladite campagne concerne tous les personnels qui émargent dans le budget de l'Etat, agents publics actifs ou ayant été admis à faire valoir leurs droits à la retraite", peut-on lire dans la note d'information signée de façon conjointe par les chefs des deux départements ministériels.
Mais la commission des droits de l’homme et des libertés du Barreau du Cameroun s’oppose à ce procédé. Son président estime que "le problème posé par l’obligation du vaccin anti Covid est celui d’un consentement libre, éclairé et exprès de toute personne appelée à se soumettre au vaccin. Parce qu’il s’agit d’une atteinte grave aux libertés, seul le législateur a le pouvoir de déterminer le caractère obligatoire des vaccins pour les motifs de santé publique“. La commission invite "ardemment" les autorités à multiplier les séances publiques d’information et des programmes d’éducation des communautés. Elle demande au législateur camerounais de “fixer un cadre normatif général et abstrait apte à avoir l’adhésion de tous en tenant compte du principe inaliénable du consentement“.
Le Congo-Brazzaville dépassé
Au Congo-Brazzaville, le gouvernement a lancé lundi une opération "coup de poing" de 45 jours afin d'intensifier la lutte contre la propagation du Covid-19 dans le pays et réduire l'impact d'une troisième vague. "Cette opération devra agir efficacement sur sept urgences", a expliqué le Premier ministre. A savoir: vaccination, mobilisation sociale et communication sur les risques, laboratoire et recherche, prise en charge des malades, renforcement de la coordination des interventions et leadership, surveillance épidémiologique, contrôle rigoureux du respect des mesures de prévention.
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