Comment le Cameroun veut en finir avec la problématique des enfants zéro dose
Au Cameroun, la crise sécuritaire a bouleversé les campagnes de vaccination dans les régions en proie aux attaques terroristes. Mais les autorités sanitaires multiplient les stratégies pour rechercher, trouver et vacciner tous les enfants zéro dose, afin de réduire l’incidence des maladies évitables.
Des millions d'enfants sont exposés à des maladies mortelles telles que la rougeole, la fièvre jaune et la poliomyélite. Et le Cameroun n'y échappe pas. À la fin 2021, il y avait plus de 150.000 enfants zéro dose, dont 76% se trouvent dans les régions du Sud-Ouest, de l'Ouest, du Littoral, de l'Extrême-Nord et du Centre du pays.
Pour ne pas perdre du terrain dans la lutte contre les maladies infantiles évitables, le Cameroun a lancé l'initiative "Reaching and Adapting Immunization Services Effectively for Zero-Dose Children (ZDC) in the Sahel Region (RAISE 4 ZDC)". L'objectif est d'atteindre tous les enfants zéro-dose (qui n'ont reçu aucun vaccin de routine conformément au calendrier du programme élargi de vaccination) d'ici 2025. Financée par Gavi, l'Alliance du vaccin, cette initiative permet d’espérer des lendemains meilleurs dans les zones à risque et difficiles d'accès au Cameroun.
"Actuellement, nous terminons les évaluations de base, identifions les enfants zéro dose, interagissons avec les acteurs clés pour comprendre les déterminants de la couverture vaccinale", explique le Dr Njume Epie, coordinateur technique de l'initiative RAISE 4 ZDC.
Vaccins indisponibles
Le faible taux de vaccination trouve son fondement dans les données géographiques. Selon le Dr Njume, les zones reculées et les zones transfrontalières constituent des facteurs qui augmentent le nombre d'enfants zéro dose au Cameroun.
À cela s'ajoutent des défis de l’offre et de la demande : on note l'indisponibilité des vaccins, des vaccinateurs, de la logistique, conjugués aux récits culturels, religieux, qui dissuadent les parents de faire vacciner leurs enfants. "Tout cela dans un contexte de conflits et de troubles sociaux qui alimentent le déplacement interne des personnes, l'insécurité qui limite les campagnes de sensibilisation, etc.", contextualise le Dr Njume. Résultat de cette crise sécuritaire, des milliers d’enfants échappent aux campagnes de vaccination dans des zones en proie aux attaques terroristes et dans les camps de déplacés. Jusqu'à quand ?
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