Au Maroc, le tabou peut nuire à votre vie sexuelle !

Encore tabou, le sujet de la sexualité ne s’aborde pas toujours facilement avec les Marocains et les Marocaines. C’est pourtant l'information et la connaissance de son propre corps qui mènent à une vie sexuelle épanouie ! AllodocteursAfrica vous en dit plus, avec le Dr Aboubakr Harakat, psychologue clinicien, psychothérapeute et sexologue.

Sabrina El Faïz
Rédigé le , mis à jour le
L'accès au préservatif n'est pas toujours une mince affaire
L'accès au préservatif n'est pas toujours une mince affaire

Il y a autant de compréhensions de l’orgasme que de citoyens sur terre ! Mais il n'est pas toujours simple de mettre des mots sur ses besoins et ses envies,  pourtant très naturels, en matière de sexualité ! Or le tabou suscite un manque d'information, qui peut avoir un impact négatif sur la vie sexuelle.

"En absence d’éducation sexuelle, beaucoup ne cherchent pas à approfondir leur connaissance de leur corps ou du corps de leur partenaire", explique le Dr Harakat. "Il y a un manque de communication et d’information, les Marocains ne connaissent pas bien leur corps. Le rapport au corps n’étant pas établi, il est difficile de savoir comment se faire plaisir ou comment faire plaisir", détaille le sexologue.  Un problème de tabou qui n'est pas spécifique au Maroc : en Europe ou aux États-Unis aussi, cette problématique peut peser sur la vie sexuelle des uns et des autres !

Manque d’information et films pornographiques  

Pour "apprendre", les hommes notamment  se tournent vers les films pornographiques, qui n'ont pas grand chose à voir avec la réalité d'une relation sexuelle consentie. Selon le psychologue, leur impact pourrait être négatif, car on n’apprend pas à y faire l’amour, on y apprend, au contraire, un rapport primaire et bestial, où le consentement n'existe pas, centré sur la pénétration et la jouissance masculine.

"Ceux qui n’ont aucune information dans leur jeunesse pensent que le sexe se résume à cela et veulent expérimenter ce type d’acte avec leur partenaire, comme le sexe anal. Des actes performances pour lesquels la femme n’est ni prête ni préparée", explique Docteur Harakat. Vouloir répondre à l'idéal véhiculé par les films pornographiques peut entraîner des rapports insatisfaisants voire traumatisants. Alors que le B.A.ba d'une relation sexuelle réussie c'est le consentement et la communication ! 

Entre tabou et désir  

Il n’est pas toujours aisé de parler d’orgasme ! En fonction de son éducation, chacun développera un rapport à la sexualité unique. Si l'éducation permet une exploration libre du corps et du plaisir et des questionnements liés à la sexualité, l’enfant, une fois adolescent ou adulte, aura moins de mal à s’approprier son corps et à s'épanouir. Dans le cas contraire, il ne saura peut-être pas comment être à l’écoute de son corps et de celui de ses partenaires, or plus il y a d'écoute, mieux ça se passe au lit !

Si tout le monde peut souffrir dans sa vie sexuelle, souvent ce sont les femmes qui payent le prix du manque d'éducation et d'information ambiant : non-respect du consentement, absence de plaisir, pressions pour réaliser certains actes...  Heureusement, les mœurs évoluent et les femmes prennent la parole pour réclamer leur part de bonheur au lit ! De plus en plus indépendantes, elles revendiquent aussi leur droit au plaisir. Reste aux hommes à faire leur part du travail... et à les écouter !

Pour ne manquer aucune info santé, abonnez-vous à notre newsletter !