Au Bénin, l'accès à l'avortement est toujours compliqué
Au Bénin, si la loi autorise l'IVG dans certaines circonstances, nombreuses sont encore les femmes qui perdent la vie suite à un avortement clandestin.
La situation est compliquée. Même si le Bénin autorise l'avortement en cas d'une malformation grave du foetus et si la vie de la mère est en danger ou encore si la grossesse résulte d'un viol ou d'un inceste, les femmes ont toutes les difficultés du monde à accéder à des IVG (interruption volontaire de grossesse) sécurisés. A tel point que la majeure partie des avortements, au Bénin, sont pratiqués dans de mauvaises conditions. On estime qu'au moins 15% des décès maternels sont liés à un avortement clandestin et non sécurisé.
Pourtant, les avortements peuvent être sans risque pour la santé s’ils sont pratiqués à l’aide d’une méthode préconisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), appropriée à la durée de la grossesse et si la personne pratiquant ou accompagnant l’avortement est compétente. Il peut s’agir de l’administration de médicaments (avortement médical) ou d’un acte simple pratiqué en ambulatoire.
Les jeunes stigmatisées
D’après le docteur Bergis De-Souza, médecin généraliste, les grossesses en milieu scolaires deviennent de plus en plus "choses courantes" et sont à l'origine de la plupart des "avortements qui tuent les jeunes filles dans le silence". Une situation qui s'expliquerait par les lacunes en matière d'éducation sexuelle mais aussi par l'accès difficile des jeunes à un avortement sécurisé. "La sage femme m’a regardée longuement avant de me dire : à ton âge, au lieu de penser à ton avenir, tu couches déjà", regrette une jeune fille croisée dans les rues de Parakou, au sujet de son expérience pour bénéficier d'un avortement.
Selon l'OMS, les femmes, y compris les adolescentes, dont la grossesse n’est pas désirée ont fréquemment recours à l’avortement à risque lorsqu’elles ne peuvent avoir accès à un avortement médicalisé. Les obstacles à l’avortement médicalisé sont les suivants :
- législation restrictive
- services peu disponibles
- coût élevé
- stigmatisation
- objection de conscience de la part du personnel soignant
- exigences inutiles telles qu’un délai d’attente obligatoire, l’obligation de recevoir des conseils, la communication d’informations trompeuses, l’autorisation d’un tiers et les analyses médicales superflues qui retardent les soins.
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