Journée mondiale de la tuberculose : un vrai danger pour les porteurs du VIH
Le 24 mars, c'est la journée mondiale de la tuberculose ! En 2021, cette maladie continue de faire des ravages, particulièrement sur le continent africain, où elle touche plus gravement les personnes infectées par le VIH. Allodocteurs.Africa fait le point.
Le 24 mars, c'est la journée de lutte contre la tuberculose, une maladie infectieuse et contagieuse qui peut être potentiellement mortelle. À cette occasion, Allodocteurs.Africa revient sur ce fléau qui fait encore trop de victimes en Afrique. Envrion 25 % des nouveaux cas de tuberculose détectés chaque année le sont sur le continent africain, deuxième région du monde la plus touchée par la tuberculose, après l'Asie du Sud-Est.
La tuberculose est due à une bactérie qui porte le nom de Mycobacterium tuberculosis ou bacille de Koch (BK) en référence à Robert Koch, le médecin qui a découvert la maladie en 1882. Elle atteint le plus souvent les poumons (tuberculose pulmonaire) mais peut aussi toucher d’autres organes. On estime qu'un quart de la population mondiale est porteur d'une souche latente de la maladie. Lorsque la tuberculose se déclare (on parle alors du tuberculose évolutive), les principaux symptômes sont une toux (avec glaire et parfois même du sang), de la fièvre, un état de faiblesse généralisé, des sueurs nocturnes et un amaigrissement progressif. Elle se transmet d'homme à homme par projections de sécrétions bronchiques (petites particules expulsées lors des quintes de toux notamment).
Tuberculose et VIH : la double peine
La tuberculose n'est pas une fatalité ! Aujourd'hui on peut soigner cette maladie grâce à des traitements antibiotiques combinant 4 médicaments antimicrobiens qu'il faut prendre pendant 6 mois. Malgré les progrès de la médecine, la tuberculose peut parfois être mortelle. Et certaines populations sont particulièrement à risque : c'est le cas des personne infectées par le VIH.
Le risque de développer une tuberculose évolutive est 18 fois plus élevé chez les personnes porteuses du VIH, et le taux de mortalité de la tuberculose est alors de presque 100%, car les deux maladies s'aggravent l'une l'autre. Selon l'OMS, 86% des personnes atteintes de tuberculose dans la région africaine sont également porteuses du VIH. D'autres facteurs peuvent augmenter le risque de développer une tuberculose évolutive, comme la malnutrition, la consommation d'alcool ou de tabac.
Les tuberculoses résistantes : un problème de santé publique
Le bacille de la tuberculose peut devenir résistant aux traitements. On parle alors de tuberculose multirésistante (MR)c'est-à-dire une forme de la maladie contre laquelle l’isoniazide et la rifampicine, les 2 antituberculeux les plus puissants, ne sont pas efficaces. Il existe une autre forme, encore plus difficile à traiter (résistante à au moins 4 des médicaments les plus utilisés) qu'on appelle tuberculose ultrarésistante. Ces résistances sont dues notamment au mauvais suivi du traitement par les malades, qui peuvent par exemple se procurer des médicaments de mauvaise qualité au marché noir, ou ne pas prendre leur traitement jusqu'au bout.
Les tuberculoses multirésistante et ultrarésistantes sont un véritable problème de santé publique, d'autant plus que le nombre de cas a augmenté de 10% entre 2018 et 2019. Il est possible de soigner cette forme de la maladie, mais le traitement est lourd et surtout très long : de 9 à 20 mois pour une guérison totale chez certains malades. L'OMS s'est fixé un objectif d'éradication de la tuberculose dans le monde d'ici à 2030. Un objectif qui nécessite d'améliorer les circuits de diagnostic et d'approvisionnement en médicaments, qui aidera aussi à lutter contre le développement de souches résistantes aux traitements.
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