A Dakar, les pharmaciens font grève
Pour pousser le ministère de la Santé à appliquer une décision de justice en faveur de l'un de ses membres, le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal (SPPS) a cessé de travailler pour 24 heures.
Les pharmaciens privés sont passés à l’acte. Le 22 avril dernier, leurs officines étaient fermées de 08h à 15h. En cause, un conflit d’intérêt entre deux pharmaciennes sur l’exploitation de la Grande pharmacie Dakaroise, une officine située en plein cœur de la capitale sénégalaise. La Cour suprême a tranché en novembre 2021 en faveur de Dr Aïcha Goundiam Mbodji contre Aminata Gassama Baldé. Mais cette dernière continue d’occuper "irrégulièrement" le site, selon les syndicalistes.
"Ce qui se passe est très simple : un pharmacien est régulièrement installé quelque part depuis plus de 40 ans, en particulier au rez de chaussée de l’immeuble Indépendance. Et il se trouve que c’est un autre pharmacien qui, avec la complicité du bailleur, de la Direction de la Pharmacie et du Médicament et même du ministère, veut qu’on lui octroie le même local, nonobstant les décisions judiciaires et des procédures en cours devant les juridictions compétentes", regrette Assane Diop, président du SPPS. Avant de dénoncer "la décision illégale et surprenante du ministre de la Santé et de l'Action sociale d'abroger l'arrêté portant autorisation pour Mme Aicha Goundiam Mbodj d'exploiter" cette officine située au quartier Plateau, non loin du palais de la République.
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Le ministère de la Santé pointé du doigt
"Devant le parti pris flagrant et la détermination affichée de nos autorités et de l'impression à imposer leur forfaiture, le bureau du syndicat des pharmaciens privés du Sénégal a décidé d'avoir recours à l'Assemblée souveraine pour se voir dicter la conduite à tenir. Ainsi nous réclamons le rétablissement de Docteur Aïcha Goundiam Mbodj dans ses droits et le départ immédiat de l'actuel directeur de la Pharmacie et du Médicament", rajoute le Dr Elimane Ibrahima Kane, vice-président du SPPS.
"Nous avons pris des résolutions à savoir adresser un courrier au président de la République pour dénoncer les agissements du ministre de la Santé, du directeur de la pharmacie et du médicament ainsi que de l'IPRES et demander son arbitrage ; nous allons procéder à la baisse des rideaux le vendredi 22 avril entre 8 heures de 15 heures. Celle-ci sera renouvelée autant de fois que nécessaire pour une durée de 24 heures et ceci jusqu'à satisfaction de nos revendications", a-t-il prévenu. Comme une nouvelle promesse d'un mois de mai chargé en revendications.
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