800.000 élèves sénégalais malentendants, une scolarité semée d'embuches
Au Sénégal, 800.000 élèves étudient, tant bien que mal, avec une forme de déficience auditive.
La déficience auditive est un problème de santé publique au Sénégal et dans de nombreux pays africains. Dans le monde, 1,5 milliard de personnes sont malentendantes. Un nombre qui devrait augmenter d’un milliard d’ici 2050, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
On parle de déficience auditive lorsqu’une personne n’est pas capable d’entendre aussi bien qu’une personne ayant une audition normale. Les personnes malentendantes sont atteintes d’une perte d’audition moyenne à sévère. Elles communiquent néanmoins généralement par la parole et peuvent bénéficier du recours à des aides auditives ou d’autres dispositifs d’aide à l’audition. Tandis que les personnes sourdes souffrent généralement d’une perte d’audition profonde, ce qui veut dire qu’elles n’entendent plus ou pratiquement plus. Elles communiquent généralement par la langue des signes.
Au Sénégal et dans la majorité des pays en développement, les élèves atteints d'une déficience auditive sont confrontés à des obstacles majeurs, tant dans leur parcours académique que professionnel. Selon l'OMS, "les adultes malentendants sont plus souvent chômeurs. Lorsqu’ils travaillent, ils occupent souvent des emplois moins qualifiés que le reste de la population active".
Aucun programme de prise en charge de la surdité
‘’On n’a pas un programme de prise en charge de la surdité, mais nous avons eu à faire des dépistages dans les écoles pour avoir une idée de l’incidence de la surdité au Sénégal. Et lors de nos dernières activités dans les écoles, on a dénombré 800.000 malentendants. C’est un réel problème de santé publique", explique le Pr Issa Cheikh Ndiaye, président de la Société sénégalaise d’ORL.
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Non traitée, la surdité peut empêcher l'élève de suivre sa scolarité. Mais "pour faire la chirurgie sur la surdité profonde, il faut débourser au moins 10 millions de FCFA", précise le Pr Ndiaye. En Europe, certains spécialistes proposent aux enseignants de porter un micro-cravate pour amplifier leur parole et la diminution du bruit dans les salles de classe, afin d'optimiser la concentration des enfants malentendants. Mais au Sénégal, rien n'est fait. Jusqu'à quand ?
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