2.000 cas de fistule obstétricales recensés chaque année au Cameroun
Le gouvernement et le Fonds des nations unies pour la population (Unfp), œuvrent depuis quelques années pour l’élimination de la fistule Obstétricale. Une campagne nationale de réparation a été organisée du 28 octobre au 6 novembre 2019.
Les "fistules obstétricales", c'est un problème de santé encore un peu tabou... Et pourtant, on progresse ! Généralement, ces fistules sont les conséquences d’un accouchement difficile ou mal suivi avec un travail prolongé qui va entrainer une rupture entre le vagin et le rectum et/ou entre le vagin et la vessie. 23 femmes ont été réparées de ces fistules à l’hôpital de district de Mbalmayo, localité située dans la région du Centre à 48 km de Yaoundé, capitale politique du Cameroun.
Dans le cadre de la campagne nationale bien dénommée "éliminer la fistule", Michelle, une ménagère âgée de 30 ans a pu bénéficier d’une opération de réparation de l’hôpital. La joie est perceptible sur son visage. "Je suis très heureuse, confirme-t-elle, car l’opération s’est bien passée. Depuis là, je me sens bien". On dirait même qu'elle revit...
Mère de trois enfants, elle envisage maintenant de reprendre sa vie en main. "Je vais recommencer une nouvelle vie après 11 ans passés avec le père de mes enfants qui m’a abandonnée quand j’étais malade", révèle Michelle. En effet, son problème commence en 2016, après l’accouchement de son troisième enfant. "J'ai vécu des moments difficiles pendant ces années, jusqu’à ce que j’entende parler de la campagne", se souvient-elle, entre douleurs et ressenti de ce qu’elle a subi dans la société.
20000 Camerounaises vivraient avec
Pendant 10 jours, l’équipe médicale de la campagne a procédé à la réparation de cette pathologie chez 22 autres femmes qui en souffraient. "Généralement, la rupture que constitue la fistule va se traduire par une incontinence permanente : les urines ou les selles vont passer à travers la voie vaginale, ce qui n’est pas normal", explique le Docteur Charlotte Moussi, délégué régional de la santé du Centre.
L’enquête de l’institut national des statistiques révèle que la prévalence de la fistule obstétricale est de 20.000 cas avec une incidence estimée à 2.000 nouveaux cas chaque année. Cette enquête révèle également qu’environ 6.000 femmes meurent par an au cours de leur grossesse ou en donnant la vie. Et pour chaque femme qui meurt, au moins 20 autres survivent, avec des complications, dont une des plus graves et mal vécues est donc cette fistule obstétricale. C'est en en parlant et en menant de telles campagnes auprès des femmes que l'on réglera ce problème qui touche tant de femmes et qui ne mérite pas que l'on en ait honte !
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