Pour vaincre la tuberculose, le Gabon change de stratégie

Le Programme National de Lutte contre la Tuberculose propose un nouveau plan d'action quadriennal qui devrait aider à réduire le taux de prévalence particulièrement élevé dans le pays d'ici 2025.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
Le nombre de décès lié à la tuberculose commence à baisser
Le nombre de décès lié à la tuberculose commence à baisser

La tuberculose préoccupe au Gabon. En 2018, le ministère de la Santé déplorait l’augmentation continue des cas connus de contamination, qui avait presque doublé sur une période de 10 ans, avec des conséquences lourdes pour la population : la tuberculose est notamment très meurtrière chez les personnes vivant avec le VIH/SIDA. Le Gabon, qui n'est toujours pas éligible au Fonds mondial de lutte contre la tuberculose, en raison de son classement dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire, déplorait aussi le coût élevé de la lutte contre cette maladie.

Et malgré les efforts, en 2021, la situation ne s’est toujours pas améliorée. Le pays affiche un taux d’incidence de 521 cas de tuberculose pour 100.000 habitants. Le directeur du Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT), Jocelyn Mahoumbou s’en est alarmé lors de l’atelier de validation du nouveau plan stratégique national de lutte contre la tuberculose, qui s'étalera jusqu'en 2025 : "C'est énorme dans la sous-région et l’OMS nous mettant dans la liste des 20 pays ayant une morbidité élevée, cela va sans dire que nous devons redoubler d’efforts et améliorer nos stratégies de dépistage", a-t-il réagi.

Rendre le dépistage plus actif 

L'un des axes de réflexion de ce nouveau plan est de débusquer plus de malades, faire mieux que les  60% des cas attendus actuellement. "Il y a encore 40% des cas que nous n’arrivons pas à dépister. Ça nécessite vraiment que nous améliorions notre stratégie, et que nous définissions les nouveaux modes de dépistage avec les nouveaux outils mis en place", indique Jocelyn Mahoumbou. De ce fait, le dépistage actif, avec des missions de recherches des malades, devrait être préféré au dépistage passif des populations. L’utilisation de nouvelles techniques, comme la microscopie à fluorescence et la radiologie moléculaire est aussi envisagée, de même que la mise en place d’un laboratoire public pouvant se charger de la tuberculose.

Avec la validation de son dernier Plan National de Lutte contre la Tuberculose, le pays qui souhaite obtenir des financements auprès du Fonds mondial, et devrait soumettre une demande au mois d'août prochain. L’actuel Plan Stratégique est le 6ème mis en place par le PNLT depuis sa création en 1997, avec l’appui de l’OMS.

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