Coronavirus : vers une médecine traditionnelle plus performante en Afrique de l'Ouest ?

Populaire et accessible, la médecine traditionnelle continue de séduire en Afrique. Pour la rendre plus efficace, le Conseil national des droits de l'homme tente de la promouvoir en Côte d'Ivoire et dans la sous-région.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
La médecine traditionnelle séduit en Afrique (photo d'illustration)
La médecine traditionnelle séduit en Afrique (photo d'illustration)

Elle a le vent en poupe ! Depuis l'apparition du coronavirus sur le continent africain, la médecine traditionnelle ne cesse de s'affirmer. A tel point que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies ont décidé de fournir "un soutien et des conseils scientifiques indépendants aux pays sur la sécurité, l'efficacité et la qualité des thérapies de médecine traditionnelle". 

Que ce soit en Côte d'Ivoire ou au Sénégal, la médecine traditionnelle a toujours rencontré un grand succès. Selon les derniers chiffres de l'OMS, 80% de la population africaine mise sur la médecine traditionnelle pour se soigner. On pourrait donc croire que le tradipraticien est un acteur indispensable de la santé publique. Mais en réalité, il n'en est rien. Pourtant, à l'ère du coronavirus, sur les marchés ou dans les officines, la liste est longue des remèdes dont les tradipraticiens vous affirment, une main sur le coeur et, souvent, l'autre sur le porte-monnaie, qu'ils repoussent ou soignent le Covid-19. A l'heure où les promesses de guérison les plus diverses fleurissent en Afrique, la crise sanitaire relance plus que jamais le débat sur les médecines traditionnelles. 

"Prendre en compte le bien-être de la population"

A Abidjan, à l'occasion de la Journée des droits de l'homme de la communauté économiques des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Conseil national des droits de l'homme (CNDH) n'a pas hésité à organiser un forum, dont le but est de renforcer la médecine traditionnelle dans la sous-région. Le professeur en santé publique et médecine préventive, Tiembré Issiaka, estime d'ailleurs qu'il est nécessaire que les médecines traditionnelles et modernes collaborent. "La collaboration entre les deux secteurs est une réalité, même si elle nécessite la persévérance (...). Il y a besoin d'établir cette collaboration pour prendre en compte le bien-être de la population", explique-t-il dans les colonnes de l'agence ivoirienne de presse (AIP). 

Même son de cloche du côté du directeur du département Couverture sanitaire universelle et parcours de vie au Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique. Ce dernier estime que "l'apparition de la COVID-19, tout comme l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, a mis en évidence la nécessité de renforcer les systèmes de santé et d'accélérer les programmes de recherche et de développement, notamment sur les médecines traditionnelles". 

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