Un variant du coronavirus détecté au Nigeria

Après la Grande Bretagne et l'Afrique du Sud, c'est au Nigeria qu'on a découvert un variant du coronavirus. Les scientifiques appellent à la prudence et au calme, car rien n'indique que cette souche serait plus dangereuse.

Alicia Mihami
Rédigé le , mis à jour le
Le Niger est touché à son tour par le Covid-19 (Illustration)
Le Niger est touché à son tour par le Covid-19 (Illustration)

Une nouvelle variante du coronavirus, différente de celle signalée en Afrique du Sud, mais qui "partage certaines mutations avec celle découverte au Royaume-Uni" a été identifiée au Nigeria par le Pr Christian Happi. Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), dépendant de l'Union africaine, a organisé une réunion en urgence suite à cette découverte.

Lors d'une visioconférence depuis Addis Abeba, John Nkengasong, directeur du CDC, a annoncé que des échantillons supplémentaires allaient être testés pour avoir une idée du taux de propagation de cette nouvelle variante. Car pour le moment, rien n'indique que cette variante du virus est responsable de la hausse des contaminations. 

Une variante née au Nigeria

Pas de panique ! Sur 200 échantillons du virus analysés par l'Acegid début décembre, seulement deux montrent des mutations génétiques. Le professeur Happi appelle donc à la prudence : "Nous n'avons aucune preuve que cette variante soit liée à la hausse des cas à laquelle on assiste actuellement au Nigeria, nous n'en avons aucune idée", précise-t-il.

C'est grâce au séquençage génétique du virus, une opération que seuls 12 laboratoires peuvent effectuer sur tout le continent, le professeur Happi et son équipe ont pu retracer l'évolution de la mutation. "Nous ne savons pas d'où vient cette nouvelle variante. Nous pensons qu'elle est apparue au Nigeria. Je ne pense pas qu'elle ait été importée", souligne le biologiste, avant d'ajouter qu'il est tout à fait normal pour un virus de muter. 

Plus contagieuse mais pas plus dangereuse ?

La deuxième touche le Nigeria de plein fouet. Le pays compte plus de 82.000 cas et le nombre de cas positifs est en nette augmentation depuis le début du mois. Mais le professeur Happi insiste : "J'appelle la population ne pas extrapoler. Certains avaient prédit qu'un tiers de l'Afrique mourrait du virus, mais nous ne pouvons pas appliquer les recherches et les données rassemblées en Europe et aux Etats-Unis et simplement les transposer ici".

Si cette nouvelle forme du virus semble être plus contagieuse que la précédente, elle ne semble pas être plus dangereuse. Le taux de mortalité du coronavirus est relativement faible au Nigeria (un peu plus de 1.200 morts depuis le début de l'épidémie) et rien n'indique une augmentation des cas graves ni des décès liés au Covid-19. En attendant d'en savoir plus, le respect des mesures barrières, comme le port du masque et le lavage des mains reste la meilleure arme de protection.

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