Coronavirus au Cameroun : "Le degré de fiabilité de nos outils est vérifié"

A l'occasion d'un point de presse, ce samedi, le ministre de la Santé, le Dr Malachie Manaouda, est revenu longuement sur les premiers cas de Coronavirus au Cameroun.

Fabrice Beloko
Rédigé le , mis à jour le
Le ministre de la Santé, Dr Malachie Manaouda, prend à bras le corps la lutte contre le nouveau coronavirus
Le ministre de la Santé, Dr Malachie Manaouda, prend à bras le corps la lutte contre le nouveau coronavirus

Le Cameroun se mobilise contre le coronavirus. A l'occasion d'un point de presse, ce samedi, le ministre de la Santé, le Dr Malachie Manaouda est revenu longuement sur les premiers cas de Coronavirus au Cameroun. Le patron de la Santé publique a répondu aux questions des journalistes après la déclaration du porte-parole du Gouvernement.

AlloDocteurs.Africa : Vous avez annoncé des mesures pour surveiller les entrées au niveau de nos frontières. Il se trouve qu'un sujet malade a pu entrer au Cameroun. Quel est le niveau d'efficacité des mesures qui ont été prises ? 

Manaouda Malachie, ministre de la santé publique :  Je veux simplement dire que l'état d'une personne même en bonne santé varie d'une période à une autre. Maintenant,  vous avez 37.2° température mais dans une heure, vous aurez peut-être 37.5° ! S'agissant des caméras thermiques et du dispositif que nous avons mis en place pour nous préparer au coronavirus, je voudrais indiquer ici que ce sont des outils de dernière génération qui sont assez sensibles et dont le degré de fiabilité est vérifié.

AlloDocteurs.Africa : Que s'est-il donc passé?

M. M. : Lorsque le monsieur en question est entré au Cameroun le 24 février par le vol air France AF775, il ne faisait pas de fièvre. Jusqu'à ce qu'il soit diagnostiqué positif, il n’y avait pas de symptômes qui pouvait permettre de savoir que le monsieur avait le Coronavirus.... A ce niveau, ce n'est pas la fiabilité de nos installations qu'il faudrait questionner mais c'est davantage le statut du patient et la science. Parce qu’à ce moment précis on ne pouvait pas diagnostiquer de symptôme chez le patient numéro 1.

AlloDocteurs.Africa :  Qu'est-ce qui a été fait dans les zones où il s'est rendu ?

M. M. : Au niveau du Centre des opérations d’urgence de santé publique (Cousp), nous avions déjà 70 personnes qui travaillent 24h/24h dans le cadre de cette opération. Depuis la déclaration de ces deux cas et leur confirmation, Nous avons redéployé les équipes d'intervention rapide. Au moment où nous parlons, 40 sont sur le terrain. Nous avons également des équipes d'investigation, dont 45 personnes au niveau de la Région du Centre. Dans les autres Régions du Cameroun ces équipes existent bien évidemment. Elles retracent le parcours des patients N°1 et N°2. Aujourd'hui nous pouvons vous dire jour pour jour, heure par heure ce qui s'est passé !

AlloDocteurs.Africa : Par exemple...

M. M. : Prenons le cas du deuil à Mbangassina dans la Région du Centre où le patient est allé. La chance que nous avons, ce que la veille le patient n’était pas à la veillée à la paroisse. Il est allé à l’enterrement est au cocktail qui a été offert par une personnalité de la localité. Nous avons commencé le traçage des contacts. Après le deuil, il est ainsi allé dans une pharmacie, un laboratoire... Nous avons les contacts de tout ce monde-là.  Dans le cas du traçage des contacts, pour le patient N°1 aujourd'hui, nous avons 149 contacts retracés à la date du samedi 7 mars 2020 ! Ces équipes sont régulièrement sur le terrain et continuent de tracer. Pour la patiente N°2 nous sommes à 30 contacts tracés. Une fois ces contacts tracés, nous essayons de faire le tri. Le cas des hauts risques, les cas des risques faibles et ceux qui n'ont pas de risque. C'est là qu'intervient notre définition de cas qui devrait pouvoir permettre d'embrayer sur l'isolation ou la mise en quarantaine ou l'entrée dans une phase haute.

Retrouvez la partie de l'interview sur la prévention au Cameroun, juste ICI.

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