Violences faites aux femmes : un défi majeur au Bénin

Depuis quelques années, le Bénin veut en finir avec les violences faites aux femmes. Mais la situation reste alarmante dans les communes de Bassila et de Djougou, au coeur du département de la Donga.

Léonard Kabo
Rédigé le , mis à jour le
Au Bénin, une femme sur deux serait victime de violences (photo d'illustration)
Au Bénin, une femme sur deux serait victime de violences (photo d'illustration)

C'est un fléau planétaire, et le Bénin n'y échappe pas. 35 pour cent des femmes dans le monde ont subi des violences physiques et/ou sexuelles, selon des estimations des Nations Unies. Au Bénin, là où une femme sur deux subit des violences, c'est le département de Donga qui enregistre une forte hausse des  signalements de violences faites aux femmes malgré plusieurs campagnes de sensibilisation, estime Alassane Sabi Karim, chef service du genre, famille et enfant à la Direction départementale en charge des affaires sociales de la Donga  au cours d’une entrevue avec l'agence Bénin Presse.

Toujours selon Sabi Karim, en 2019, le département de Donga a enregistré 121 cas de coups et blessures, 26 cas d'harcèlement sexuel, 29 cas de viol, 47 cas d’enlèvement et séquestration, 27 cas de détournement de mineurs, 24 cas de mariage forcé, 43 cas de traite des enfants, 206 cas de spoliation des droits et 209 cas de harcèlement moral.

En finir avec les violences à caractère sexuel

En 2012, le Bénin a adopté une loi pour protéger les victimes et punir les auteurs des violences basées sur le genre. Mais visiblement, il reste encore beaucoup à faire pour en finir. Il y a quelques semaines, deux femmes journalistes du Bénin ont provoqué un vif débat de société qui a secoué jusqu'aux hautes sphères de l'Etat, après avoir dénoncé le harcèlement sexuel dont elles se disent victimes dans leurs médias.

 "J’en avais marre. J’en avais ras-le-bol. D’année en année, j’ai subi le harcèlement, mais cette fois-là, c'en était trop. J’ai cherché de l’aide partout dans mon environnement professionnel et je n’en ai pas eue", confie Angéla Kpeidja, journaliste à l'ORTB, la télévision nationale du Bénin, dans une interview à l'Agence France Presse. Ce qui a poussé le président Patrice Talon à s'inviter dans le débat. "L’acte posé par Mme Angela Kpeidja sera le déclencheur d’une aube nouvelle pour faire en sorte que les victimes d'abus à caractère sexuel soient mieux protégés", s’est engagé le chef de l'Etat.

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